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La Banque nationale suisse maintient son taux directeur inchangé

La BNS garde le cap. Elle maintient son taux directeur en négatif, à moins 0.75%.
La BNS garde le cap. Elle maintient son taux directeur en négatif, à moins 0.75%. / 12h45 / 1 min. / le 19 septembre 2019
La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé jeudi qu'elle maintenait une politique monétaire très accommodante mais elle a laissé ses taux inchangés. Le taux directeur reste ainsi fixé à -0,75%.

Dans son communiqué diffusé jeudi, la BNS rappelle sa disposition à intervenir au besoin sur le marché des changes pour tenir compte de la situation pour l'ensemble des monnaies. Selon la banque centrale, la situation sur le marché des changes demeure fragile, et le franc s'est apprécié. Il s'inscrit toujours à un niveau élevé.

Pour la BNS, il reste nécessaire de mener une politique monétaire expansionniste (des taux bas favorisent l'activité économique) en raison des développements intervenus récemment sur le plan international et des perspectives d'inflation en Suisse. Pour rappel, des taux bas risquent de trop stimuler la demande et si la demande augmente plus vite que l'offre, cela peut entraîner une hausse du niveau des prix.

>> Ecouter l'interview de Thomas Jordan, président de la direction générale de la BNS, dans Forum :

La BNS maintiendra ses taux d’intérêts négatifs: interview de Thomas Jordan
La BNS maintiendra ses taux d’intérêts négatifs: interview de Thomas Jordan / Forum / 4 min. / le 19 septembre 2019

"Un peu otage de ce qui se passe à l'étranger"

Interrogé dans La Matinale de la RTS, le professeur d'économie à l'IMD Stéphane Garelli souligne le dilemme de la BNS. "D’un côté on ne veut pas baisser les taux d’intérêt car l'économie suisse n'est pas en récession", mais "quelque part on est un peu l'otage de ce qui se passe à l’étranger". La Banque centrale européenne et la Réserve fédérale ont en effet récemment abaissé leur taux.

>> Lire aussi : La BCE annonce de nouvelles mesures pour stimuler l'économie

Le professeur rappelle que ces taux négatifs sont problématiques pour les épargnants, qui perdent de l'argent, mais surtout pour les caisses de pension, qui gèrent des sommes énomes et "les économies de toute une vie".

Stéphane Garelli rappelle que la Suisse a des taux négatifs depuis 2015 pour éviter que "les gens soient attirés par le franc suisse et investissent trop dans notre monnaie, qui est déjà forte". La force du franc pèse sur l'économie d'exportation, mais la BNS combat ce phénomène en achetant des devises étrangères.

Cette politique de taux bas va probablement durer encore les 5 prochaines années, estime le professeur.

Stéphane Garelli, professeur IMD et Université de Lausanne [garelli.ch]garelli.ch
Stéphane Garelli explique les conséquences des taux négatifs de la BNS / La Matinale / 7 min. / le 19 septembre 2019

cab avec ats

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La Réserve fédérale américaine baisses ses taux

Pour rappel, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi une modeste baisse des taux d'intérêt, la deuxième en deux mois. Les taux d'intérêt au jour le jour sont fixés dans la fourchette de 1,75% à 2%, après une baisse d'un quart de point de pourcentage (0,25%).

Le président Donald Trump, qui milite pour des taux à zéro voire négatifs pour l'aider à faire baisser le dollar et relancer les exportations, a immédiatement critiqué la décision du patron de la Fed.

"Jay (Jerome) Powell et la Réserve fédérale ont échoué une nouvelle fois", a-t-il tancé sur Twitter. "Aucun 'cran', aucun bon sens, aucune vision! Un communicant déplorable !", a-t-il ajouté.

Mercredi, la Fed a également relevé légèrement sa prévision de croissance américaine à 2,2% cette année (+0,1 point). Pour 2020, elle table sur +2% et une inflation à 1,9%.

Prévisions de croissance revues à la baisse

La Banque nationale suisse (BNS) a aussi révisé à la baisse ses prévisions de produit intérieur brut (PIB) et d'inflation pour l'année en cours. A moyen terme, la banque centrale s'attend toutefois à une reprise de la conjoncture mondiale et à ce que le renchérissement progresse peu à peu.

L'institut d'émission table désormais sur une croissance suisse entre 0,5% et 1% cette année, contre "environ" 1,5% en juin. Il y a deux jours, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a lui aussi revu à la baisse ses attentes concernant la conjoncture suisse, tablant sur +0,8% pour 2019, au lieu de +1,2%.

La nouvelle prévision d'inflation conditionnelle est elle aussi plus basse que celle de juin, en raison de l'affaiblissement des perspectives de croissance et d'inflation à l'étranger et de l'affermissement du franc. Pour l'année en cours, elle s'inscrit à 0,4%, contre 0,6% anticipé au trimestre précédent.