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Une banque privée sur trois n'est pas assez performante en Suisse

Un tiers des banques privées suisses ne sont pas assez performantes, selon une étude (image d'illustration). [Keystone - Gabriele Putzu]
Un tiers des banques privées suisses ne sont pas assez performantes, selon une étude / La Matinale 5h - 6h30 / 1 min. / le 23 août 2019
Un tiers des banques privées suisses affichent des performances faibles et peinent à attirer de nouveaux clients, selon une étude du cabinet d'audit KPMG et de la Haute école de Saint-Gall portant sur l'année 2018. Leur avenir est sombre.

Sur 87 établissements étudiés, ils sont une poignée à avoir pu dépasser les 5% d'afflux nets de nouveaux capitaux, selon l'étude de KPMG présentée jeudi. Une stagnation notamment due à une présence trop faible dans les zones de croissance, ce qui rend difficile l'attrait de nouveaux clients. Conséquence, la part de marché des banques privées helvétiques au plan mondial est en recul.

"Notre impression, c'est qu'alors même que de nombreuses années se sont écoulées depuis la crise financière et depuis la fin du secret bancaire, un nombre significatif de banques privées n'ont toujours pas réussi à faire suffisamment évoluer leur mode de fonctionnement", explique Christian Hintermann, directeur du secteur de la transformation des services financiers chez KPMG. "C'est en partie lié au fait que certaines ont un fonctionnement très coûteux, et pour ces banques-là, nous ne voyons pas d'avenir se dessiner."

Les grandes banques s'en sortent mieux

Les banques privées qui fonctionnent bien sont surtout les plus grandes, celles qui ont les moyens d'être davantage présentes à l'international, sur les marchés en croissance, comme en Asie ou dans certains pays du Moyen-Orient et d'Amérique du Sud.

"L'avantage de ces marchés en croissance, c'est bien sûr que la fortune des clients dans ces régions croît", continue Christian Hintermann. "Mais pour les gagner, il faut être au plus près de la clientèle, développer sa présence locale, ce qui coûte cher, c'est pourquoi seules les plus grandes banques privées peuvent se permettre cette stratégie."

Toujours moins de banques privées

Sur les 18 derniers mois, le nombre d'établissements privés s'est réduit de huit unités, à 101. Depuis 2010, 62 banques privées ont disparu du paysage (-38%). Et les auteurs de l'étude s'attendent "à une nouvelle vague de consolidation".

Parmi celles qui n'ont pas su se donner les moyens d'évoluer sur ces nouveaux marchés, certaines sont à terme vouées à disparaître. Les experts soulignent néanmoins que la petite taille des établissements en danger limite les conséquences potentielles en termes de pertes d'emplois.

Séverine Ambrus/ani avec l'ats

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