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La Réserve fédérale américaine fait machine arrière et baisse ses taux

L’économie et les marchés mondiaux suspendus à une décision de la Réserve fédérale américaine.
L’économie et les marchés mondiaux suspendus à une décision de la Réserve fédérale américaine. / 19h30 / 2 min. / le 31 juillet 2019
La banque centrale des Etats-Unis a annoncé mercredi une baisse des taux d'intérêt d'un quart de point, une première depuis 11 ans. Elle estime que les incertitudes de l'économie mondiale et de l'inflation justifient cette modification des taux.

Cette annonce survient peu après un feu roulant de critiques de Donald Trump, qui a réclamé à plusieurs reprises ces derniers jours une baisse des taux "forte". Avec un quart de point en moins, ils s'établissent dans la fourchette de 2% à 2,25%.

La Fed les avait augmentés quatre fois d'un quart de point l'année dernière, mais elle considère maintenant que la faiblesse de la croissance mondiale et que l'inflation résolument apathique exigent une politique monétaire plus accommodante.

Malgré ce changement de direction monétaire, la description de l'activité économique dans le pays n'a que peu évolué par rapport à la dernière réunion. Les gains d'emplois restent "solides", la progression des investissements des entreprises est "molle" et l'inflation "demeure sous la cible de 2%".

Sous la pression de Donald Trump

Même si elle défend son indépendance, la Fed a agi dans le sens de ce que n'a cessé de réclamer le président Donald Trump. A à peine plus d'un an de l'élection présidentielle, l'hôte de la Maison Blanche, qui brigue un deuxième mandat, souhaite des taux bas qui favorisent le consommateur, diminuent le coût de la dette et dopent le Dow Jones à Wall Street.

>> Lire à ce sujet : Donald Trump accuse la FED d'être "le seul problème de notre économie"

Il s'est par exemple plaint lundi dans un tweet que "l'UE et la Chine vont à nouveau baisser les taux d'intérêt et injecter de l'argent dans leurs systèmes, ce qui facilitera la vente de leurs produits. En attendant, et avec une inflation très basse, notre Fed ne fait rien [...]. Dommage!".

Comme l'Europe et le Japon

Onze ans après la crise financière, la Fed rejoint ainsi les autres grandes banques centrales du monde dans leur politique de baisse des taux. De son côté, la Banque centrale européenne, qui a maintenu ses taux à zéro, a ouvert la voie la semaine dernière à une série de remèdes anti-crise, allant d'une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette, en brossant un tableau sombre des perspectives économiques en zone euro. Quant à la Banque du Japon, elle continue de reconduire sa politique monétaire ultra-accommodante, soit l'augmentation de la masse monétaire et le maintien de taux d’intérêt faibles pour soutenir l’économie

La Suisse pourrait être forcée de suivre

"La BNS va devoir probablement elle aussi réagir en fin de course et abaisser ses taux d'intérêt", a estimé Michel Juvet, associé chez Bordier & Cie, sur le plateau du 19h30 de la RTS. Sous peine, notamment, de voir le Franc suisse s'apprécier trop fortement et pénaliser l'industrie d'exportation.

>> Ecouter son interview dans le 19h30 :

Michel Juvet "La Banque centrale européenne va certainement devoir abaisser son taux, donc des répercussions sur le franc."
Michel Juvet "La Banque centrale européenne va certainement devoir abaisser son taux, donc des répercussions sur le franc." / 19h30 / 3 min. / le 31 juillet 2019

ats/vic

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