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Une "enquête approfondie" de l'UE sur l'utilisation des données par Amazon

Ce n'est pas la première fois qu'Amazon est épinglé sur ce thème. [DPA/Keystone - Jan-Philipp Strobel]
L’Union Européenne ouvre une enquête contre Amazon / Le 12h30 / 1 min. / le 17 juillet 2019
La Commission européenne a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur le géant du commerce en ligne Amazon, soupçonné d'enfreindre les règles de concurrence en utilisant les données issues des détaillants indépendants qui vendent sur son site.

"J'ai décidé d'examiner très attentivement les pratiques commerciales d'Amazon et son double rôle en tant que place de marché et détaillant, afin de vérifier si l'entreprise respecte les règles de concurrence de l'UE", a expliqué la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.

La Danoise, dont les services ont déjà enquêté sur Apple, Facebook, Google et déjà Amazon dans le passé, est dans la ligne de mire du président américain Donald Trump, qui l'accuse de détester les Etats-Unis, pour avoir à plusieurs reprises infligé des amendes aux entreprises américaines.

"Nous coopérerons pleinement avec la Commission", a réagi Amazon dans un courriel.

"Tout tourne autour des données"

Amazon vend directement des produits sur son site internet, mais met également à disposition de vendeurs indépendants une place de marché appelée "Marketplace", sur laquelle ils peuvent vendre aux consommateurs.

"En fournissant une place de marché aux vendeurs indépendants, Amazon collecte en permanence des informations sur les activités exercées sur sa plateforme", explique la Commission. Selon elle, Amazon pourrait ensuite exploiter ces données pour "faire ses propres calculs", "voir ce que les gens veulent comme offre, et ce qui les fait acheter tel ou tel produit".

L'ouverture de cette "enquête approfondie" fait suite à une enquête préliminaire débutée il y a plusieurs mois, qui a laissé apparaître que le géant américain utilisait "des informations sensibles sous l'angle de la concurrence" sur les "les vendeurs, leurs produits et leurs transactions".

Sanction jusqu'à 10% du chiffre d'affaires

"L'ouverture d'une procédure formelle d'examen ne préjuge pas de son issue", précise la Commission. Mais les sanctions infligées par Bruxelles dans ce type de cas peuvent atteindre jusqu'à 10% du chiffre d'affaires.

Amazon a déjà fait l'objet d'une enquête de la Commission, qui lui avait demandé en 2017 de rembourser au Luxembourg 250 millions d'euros d'avantages fiscaux indus.

ats/jfe

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