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Genève se dote d'un plan anti-crise

Le débat au Grand Conseil genevois a duré plus de sept heures.
Le Conseil d'Etat a dévoilé 31 mesures pour tenter d'échapper à la crise.
Le Conseil d'Etat genevois a présenté mercredi son plan anti-crise pour le canton. Il s'articule autour de deux mesures principales: une baisse d'impôt pour les familles dès 2010 et une politique d'investissements soutenue, notamment en matière de constructions.

La réduction d'impôt pour les familles coûtera environ 300
millions de francs par année. Le Conseil d'Etat table que cet
argent sera en bonne partie dépensé et non épargné, pour ainsi
relancer la consommation locale, selon le communiqué . La baisse d'impôt concernera les
couples qui gagnent entre 40'000 francs et 400'000 francs par
année.



Toujours sur le plan fiscal, un projet de loi destiné à limiter la
charge d'impôt pour les grandes fortunes à faible rendement devrait
prendre effet en 2011. Cette baisse, destiné à fixer dans le canton
ces gros contribuables dans un contexte de concurrence fiscale,
induira un manque à gagner de 35 millions pour les caisses de
l'Etat.

Avancer les gros travaux

Pour faire face à la crise, l'Etat de Genève adopte aussi une
politique anticyclique. De grands travaux, comme la liaison
ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA), la rénovation de
l'Hôpital des enfants ou la construction de la prison pour détenus
dangereux Curabilis, seront lancés le plus rapidement possible. Ces
nouveaux équipements représentent des investissements de l'ordre de
273 millions de francs.



Le gouvernement cantonal va également mettre l'accent sur la
rénovation et l'entretien des bâtiments publics pour 251 millions
de francs. En tout, le plan anti-crise comprend 31 mesures, dont
certaines sont immédiatement applicables.

Coup d'accélérateur

Qu'il s'agisse des baisses fiscales ou des investissements, la
plupart de ces mesures étaient déjà prévues avant l'élaboration du
plan de relance. Le dispositif donne avant tout un coup
d'accélérateur à ces projets qui attendaient d'être concrétisés,
ont relevé les conseillers d'Etat David Hiler, responsable des
finances, Pierre-François Unger, chef de l'économie, et Mark
Muller, des constructions.



Le principal outil adopté directement en lien avec la crise réside
dans une enveloppe de 10 millions qui servira de bonus à la
rénovation de bâtiments. Elle contribuera à maintenir l'emploi dans
les métiers du second oeuvre. Quelques millions seront par ailleurs
injectés pour favoriser la formation et l'insertion professionnelle
des jeunes.



ats/mej

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"Une crise sévère"

"Il y a une crise sévère à Genève, même si elle reste moins dramatiques que dans certains pays", a souligné le responsable des finances genevoises, David Hiler, en préambule de la conférence de presse.

Les signaux négatifs ont connu une "accélération assez forte durant les trois premiers mois de l'année", a-t-il ajouté.

Le plan mis en place vise à "éviter l'effet boule de neige" induit par les difficultés de certains secteurs tournés vers l'exportation.

Le Conseil d'Etat s'attend à une croissance nulle ou très faible ces prochaines années. Il entend maintenir un haut niveau d'investissements pour lutter contre la sinistrose.

"Ces prochaines années, nous aurons sans doute une augmentation des budgets liés aux grands travaux", a quant à lui relevé Mark Muller, responsable des constructions.