Publié

L'industriel français Carlos Ghosn est désormais libérable sous caution

Le tribunal de Tokyo autorise la libération sous caution de Carlos Ghosn. [Keystone - Mark Lennihan]
L'industriel français Carlos Ghosn est désormais libérable sous caution / Le Journal horaire / 19 sec. / le 5 mars 2019
Le tribunal du district de Tokyo a accepté mardi la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn, détenu au Japon depuis le 19 novembre pour des accusations de malversations financières.

Le bureau des procureurs de Tokyo a immédiatement fait appel de cette décision mais cet appel a été rejeté quelques heures plus tard, ce qui devrait permettre à Carlos Ghosn de sortir de prison dès que sa caution aura été payée, sans doute mercredi.

C'est une première victoire pour la nouvelle équipe juridique qui assure la défense de l'ancien dirigeant de Nissan et Renault, dont la caution a été fixée par le tribunal à un milliard de yens (7,9 millions d'euros).

Carlos Ghosn se dit "innocent"

L'ancien PDG des constructeurs automobiles Nissan et Renault Carlos Ghosn s'est dit mardi "innocent" et "résolument déterminé" à se "défendre vigoureusement", après la confirmation au Japon de sa libération sous caution.

"Je suis infiniment reconnaissant envers ma famille et mes amis qui m'ont soutenu tout au long de cette terrible épreuve", a déclaré Carlos Ghosn dans un communiqué diffusé par son agence de communication à Paris, après que le tribunal de Tokyo eut accepté la remise en liberté sous caution, sous strictes conditions, de l'ex-PDG, détenu depuis plus de 100 jours.

"Je tiens également à remercier les associations et les militants des droits de l'homme au Japon et dans le monde entier qui luttent pour le respect de la présomption d'innocence et la garantie d'un procès équitable", a-t-il ajouté.

Troisième demande

Carlos Ghosn, dont c'était la troisième demande de mise en liberté, a interdiction de quitter le Japon, a précisé le tribunal, et des mesures visant à l'empêcher de falsifier des preuves ont aussi été prises.

Selon l'agence de presse Kyodo, l'architecte de l'alliance Renault-Nissan va notamment être placé sous vidéo surveillance à son domicile.

Interrogé sur Radio Classique, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a refusé de commenter la décision de la justice japonaise.

Plus de 100 jours en prison

Le montant de la caution fixé à un milliard de yens est parmi les plus élevés jamais enregistrés au Japon mais ne représente cependant que la moitié des deux milliards de yens payés en 2005 par Mitsuru Asada, un homme d'affaires reconnu coupable par la suite.

Carlos Ghosn, qui aura 65 ans samedi, a passé plus de 100 jours en cellule.

afp/gma

Publié

Nissan ne commente pas

"Nissan ne joue aucun rôle dans les décisions prises par les tribunaux ou les procureurs et n'est donc pas en position de commenter", a réagi le constructeur japonais dans un message transmis aux médias.

"Les investigations menées en interne chez Nissan ont montré des conduites manifestement contraires à l'éthique et d'autres faits continuent d'émerger", a ajouté le groupe dans lequel était arrivé Carlos Ghosn en 1999 pour le sauver de la faillite.