Israël fait appel de la décision de la CPI concernant le mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahu

Deux plaintes ont été déposées à Paris contre des responsables français d'associations pro-Israël pour "complicité de génocide", accusés notamment d'avoir empêché l'aide humanitaire d'être acheminée à Gaza, a appris l'AFP mercredi auprès des associations plaignantes.

L'une a été déposée mardi par l'Union juive française pour la paix (UFJP) et "une victime franco-palestinienne".

Dans cette plainte, également dévoilée par le quotidien Le Monde, les plaignants, soutenus par l'ONG Urgence Palestine, dénoncent "l'organisation, la participation et l'appel à participer à des actions concrètes de blocage de l'aide humanitaire à destination du territoire occupé de Gaza, notamment en empêchant physiquement le passage des camions aux postes frontières contrôlés par l'armée israélienne".

Interrogé mercredi dans le 19h30, Karim Emile Bitar, spécialiste du Moyen-Orient et de la politique étrangère des Etats-Unis, a expliqué que le cessez-le-feu au Liban ne durera que si les tensions entre l'Iran et Israël s'apaisent.

"Profondément attachés à leur terre, leurs villages et leurs champs d'oliviers, beaucoup de Libanais insistent pour retourner chez eux. Cependant, le maintien du cessez-le-feu dépendra des relations entre l'Iran et Israël".

En cas d'accord parrainé par les Etats-Unis entre l'Iran et Israël, le Liban pourra bénéficier d'une période de stabilité. "Mais si l'administration Trump décide d'aller au bout de sa logique de remodelage du Moyen-Orient et de changement de régime à Téhéran, le Liban pourrait à nouveau en payer les frais", estime Karim Emile Bitar.

>> L'interview de Karim Emile Bitar dans le 19h30 :

A quelques kilomètres de la frontière avec le Liban, la ville de Naharya a vécu durant plus d'un an au rythme des roquettes et des drones du Hezbollah. Partout, la ville conserve les traces de ces tirs quotidiens. Les chauffeurs de taxi sont en première ligne, eux qui n'ont jamais cessé de travailler.

"Plusieurs fois, on s'est retrouvés à découvert avec nos taxis. On priait pour qu'un missile ne nous tombe pas dessus. Malgré cette peur, nous n'avons pas le choix, nous devons vaincre et rester forts", a témoigné l'un d'eux mercredi dans le 19h30 de la RTS.

"La paix, c'est autre chose"

Beaucoup de chauffeurs de taxi de Naharya appartiennent à la communauté musulmane. "Ici, c'est mon pays, et je suis soulagé. Pour tous mes voisins, pour tout le peuple d'Israël, pour les juifs et pour les arabes. Nous formons une seule famille", confie un autre au micro de la RTS.

Sur le bord de mer, si le soulagement est palpable, la plupart des habitants de Naharya ne se font toutefois guère d'illusions. "Le calme, c'est bien possible. Mais la paix, c'est autre chose. On peut toujours espérer, mais pas dans un avenir proche", estime une habitante.

>> Voir le reportage du 19h30 :

L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah a été confirmé par le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron. Une étape perçue comme un succès diplomatique pour Joe Biden, à quelques semaines de la fin de son mandat.

Si cet accord offre au président sortant une occasion de redorer son image après une défaite électorale difficile, il pourrait aussi se transformer en un défi complexe. En effet, la trêve reste fragile: Israël a clairement indiqué qu’il se réserve le droit de riposter à toute attaque du Hezbollah.

Joe Biden, de son côté, ne cache pas ses ambitions au-delà de ce cessez-le-feu. Dans son discours prononcé mardi, il a évoqué la possibilité d’une paix régionale plus large. Sur les réseaux sociaux, il a réaffirmé mercredi l’engagement des Etats-Unis en faveur d’un cessez-le-feu durable à Gaza.

>> Ecouter les précisions de Forum :

Israël a notifié mercredi la Cour pénale internationale (CPI) de son intention de faire appel des mandats d'arrêt visant le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre, a annoncé le bureau de Benjamin Netanyahu.

Dans l'attente d'une décision sur le fond, Israël a aussi demandé à la CPI la suspension de l'exécution de ces deux mandats d'arrêt, ont précisé les services du Premier ministre israélien dans un communiqué.

La Cour, qui siège à La Haye, avait émis le 21 novembre des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre à Gaza, où Israël conduit une opération militaire en représailles à l'attaque sans précédent perpétrée sur son sol le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Après plus d’un an d’affrontements transfrontaliers et deux mois de guerre ouverte, un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur au Liban, ce mercredi 27 novembre à 4h du matin. Le conflit a causé jusqu’à présent près de 4000 morts dans le pays et entraîné le déplacement de 900'000 personnes.

A Beyrouth, l’annonce suscite un profond soulagement. Des scènes de retrouvailles émouvantes entre voisins contrastent avec la stupeur face à l’ampleur des destructions. Près de 300 immeubles ont été entièrement détruits dans la capitale, les dégâts étant deux fois plus importants que ceux enregistrés après la guerre de 2006.

>> Ecouter les précisions de Forum :

>> Regarder aussi le 19h30 faire le point sur la situation :

La diplomatie russe a salué mercredi, du bout des lèvres et tardivement, le cessez-le-feu négocié à l'initiative de pays occidentaux entre Israël et le Hezbollah au Liban, tout en semblant douter qu'il puisse fonctionner "réellement".

"Nous voyons de façon positive tout accord qui permettrait d'arrêter la spirale de violence, qui puisse arrêter l'effusion de sang au Liban et empêcher l'expansion des hostilités. Mais ils doivent pouvoir fonctionner réellement", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, une réaction nuancée qui arrive bien après celle de la plupart des grandes puissances mondiales.

Le Hezbollah va coopérer avec l'Etat libanais pour renforcer le déploiement de l'armée dans le sud du pays frontalier d'Israël, a indiqué un député du mouvement, qui assure ne pas avoir "d'armes visibles" ou de "bases" dans le secteur.

Du village de Bint Jbeil, le député Hassan Fadlallah a assuré que le Hezbollah fera preuve de "coopération totale" avec l'Etat au sujet du déploiement de renforts de l'armée libanaise dans le sud du pays. "Il n'y aura aucun problème" a-t-il dit, précisant que la "Résistance" n'a pas de "bases" ou "d'armes visibles, car cette Résistance (...) n'est pas une armée régulière". Il a par ailleurs rappelé que les membres du Hezbollah "sont les enfants des villages" du Sud et que "personne" ne peut les forcer à s'en tenir éloignés.

Le Hezbollah prépare des funérailles "populaires et officielles" pour son chef Hassan Nasrallah, tué il y a deux mois par une frappe israélienne, a annoncé mercredi un responsable de la formation libanaise alliée de l'Iran.

"Nous avons reporté les obsèques" de Hassan Nasrallah "pour organiser des funérailles dignes de lui", a déclaré Mahmoud Qomati lors d'une tournée organisée à l'intention des médias dans la banlieue sud de Beyrouth.

Des milliers de Libanais chassés par les hostilités entre le Hezbollah et Israël ont pris la route du retour mercredi, dès l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu dans le conflit qui a fait des milliers de morts et 900'000 déplacés au Liban et des dizaines de milliers de personnes en Israël aussi.

Sans attendre le feu vert de l'armée libanaise, des milliers d'habitants du sud du Liban, de la banlieue sud de Beyrouth et de la Békaa, dans l'est du pays, autant de bastions du Hezbollah, ont commencé à rentrer chez eux.

>> Voir les réactions des Libanais et Libanaises :

L'armée israélienne a toutefois averti les habitants du sud du Liban de ne pas s'approcher des positions où elle reste déployée — et dit avoir tiré sur un véhicule le faisant, poussant ses occupants à rebrousser chemin — ou des villages dont elle a ordonné l'évacuation.

A Beyrouth, la vie reprend son cours: des magasins ont rouvert et des tirs de joie ou des tirs politiques ont été entendus.

>> Ecouter la correspondante de la RTS sur place :

Keystone/EPA - Wael Hamzeh

Le Liban vit "au rythme de cessez-le-feu et de reprises des hostilités" depuis "des années", souligne dans le 12h30 Sébastien Boussois, directeur de l'institut géopolitique européen et spécialiste du Proche Orient.

>> Quelles sont les conditions de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah? :

Donc pour lui, il est "extrêmement compliqué" de "se projeter à moyen ou court terme en étant sûr qu'il n'y ait pas de glissement ou de replongée d'un côté ou de l'autre", dit-il en parlant d'Israël et du Hezbollah. "Ce cessez-le-feu est un cache-sexe et il y a énormément de choses à faire pour permettre d'assurer une paix à l'avenir."

>> Ecouter son interview complète :

Keystone/AP Photo - Hassan Ammar

Concernant le Hamas dans la bande de Gaza, il estime encore que "la guerre menée par Benjamin Netanyahou pour éradiquer" cette organisation est "un véritable problème pour les prochaines années car les jeunes" qui n'ont pas combattu, mais qui ont assisté aux "horreurs" de Gaza n'auront "qu'une priorité": "prendre les armes et jouer le rôle de combattant", anticipe-t-il. "Je ne vois pas d'autre alternative", dit-il encore.

>> Ecouter aussi l'analyse sur la situation à Gaza dans le 12h45 :

Israël a mené des frappes à la frontière entre la Syrie et le Liban qui ont fait sept morts selon une ONG, quelques heures avant l'annonce d'une trêve dans la guerre contre le Hezbollah libanais entrée en vigueur mercredi.

Mardi soir, en évoquant le cessez-le-feu au Liban, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a prévenu le président syrien Bachar al-Assad qu'il "jouait avec le feu", citant les transferts d'armes tolérés par le régime de Damas au profit du Hezbollah, son allié.

Ces frappes ont visé les postes-frontières d'Al-Arida — ciblé pour la première fois —, dans la province du Tartous, celui de Daboussiyeh et de Jousieh, dans la province de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des "points de passages informels" et trois ponts dans la province centrale de Homs ont également été pris pour cible à cette même frontière syro-libanaise, selon l'Observatoire qui dispose d'un vaste réseau de sources à travers la Syrie.

Un bilan actualisé de l'OSDH fait état de sept morts, dont deux militaires syriens, un enfant et un volontaire du Croissant-Rouge syrien.

"L'ennemi israélien a lancé une agression aérienne depuis le territoire libanais, ciblant des passages frontaliers entre la Syrie et le Liban", avait auparavant indiqué le ministère syrien de la Défense, faisant état de six morts, dont deux soldats.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé mercredi un nouveau bilan de 44'282 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 33 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104'880 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le Qatar a salué le cessez-le-feu au Liban en disant espérer un "accord similaire" dans la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où il avait joué le rôle de médiateur.

"Le Qatar se félicite du cessez-le-feu conclu au Liban et espère un accord similaire pour mettre fin à la guerre en cours dans la bande de Gaza et aux assauts israéliens en Cisjordanie occupée", a déclaré le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué.

Après la trêve avec le Hezbollah entrée en vigueur dans la matinée au Liban, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a estimé que le "but suprême" était la libération des otages encore retenus dans la bande de Gaza.

"Les résultats de la campagne dans le nord font peser une pression supplémentaire sur le Hamas" palestinien, a dit Israël Katz lors d'un discours à Tel Aviv. Israël compte "faire tous les efforts nécessaires pour créer les conditions d'un nouvel échange d'otages et ramener tout le monde à la maison", a-t-il ajouté, disant y voir "l'objectif moral le plus important" et "le but suprême".

>> Pourquoi Israël a accepté la trêve? Les explications dans le 12h45 :

>> Voir le sujet du 12h45 sur la trêve au Liban :

L'armée israélienne a dit dans un communiqué avoir "mené, sur la base de renseignements, des frappes contre des dizaines de centres de commandement du Hezbollah, de lanceurs, de dépôts d'armes et de sites d'infrastructure terroriste à Beyrouth, Tyr et Nabatiyeh", cela "avant le début du cessez-le-feu".

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a indiqué que l'armée allait "renforcer son déploiement" dans le sud du pays, frontalier d'Israël, dans le cadre de l'application de l'accord ayant mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah.

Dans un discours aux Libanais, il a demandé à Israël de "respecter" le cessez-le-feu et de se retirer des zones frontalières. Najib Mikati a exprimé l'espoir que l'accord ouvre "une nouvelle page" dans l'histoire du Liban et appelé à élire rapidement un président de la République, dont le Liban est privé depuis plus de deux ans.

Plus tôt, l'armée libanaise avait annoncé avoir pris "les mesures nécessaires" pour se redéployer dans cette zone, demandant aux déplacés de ne pas regagner "les villages et villes situés sur le front dans lesquels les forces de l'ennemi israélien ont pénétré, en attendant leur retrait".

L'Autorité palestinienne a salué mercredi dans un communiqué la trêve entre Israël et le Hezbollah libanais et dit espérer que celle-ci "contribuera à arrêter la violence et l'instabilité" dans l'ensemble de la région.

Occupée depuis 1967 par Israël, la Cisjordanie, où l'Autorité palestinienne exerce des pouvoirs limités, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023, qui s'était rapidement propagée au Liban.

Des frappes militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont tué 15 personnes mercredi, dont certaines se trouvaient dans une école accueillant des personnes déplacées, ont indiqué des médecins de l'enclave palestinienne, ajoutant que parmi les victimes se trouvaient deux fils d'un ancien porte-parole du Hamas.

Les autorités sanitaires de l'enclave ont déclaré que huit Palestiniens avaient été tués et des dizaines d'autres blessés lors d'une frappe israélienne qui a touché l'école Al-Tabi'een, qui abritait des familles déplacées dans la ville de Gaza.

À Shejaia, dans la banlieue de la ville de Gaza, une autre attaque a fait quatre morts, et trois personnes ont été tuées lors d'une frappe aérienne israélienne à Beit Lahiya, dans l'extrême nord de l'enclave, où les forces de l'armée opèrent depuis le mois dernier.

Les rebelles houthis du Yémen, alliés de l'Iran, ont vu mercredi dans le cessez-le-feu au Liban une "victoire du Hezbollah" face à Israël.

"Nous saluons la résistance du Hezbollah et du cher peuple libanais face à l'agression brutale d'Israël", a écrit sur X le porte-parole des Houthis, ajoutant que "le Liban a été capable grâce à cette résistance d'obtenir une nouvelle victoire".

La Turquie se dit mercredi "prête à fournir le soutien nécessaire au Liban" après l'entrée en vigueur, quelques heures plus tôt, d'un cessez-le-feu négocié avec Israël.

Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères "salue le résultat positif des négociations pour un cessez-le-feu au Liban et espère qu'il sera permanent".

"La communauté internationale devrait faire pression sur Israël pour qu'il respecte strictement le cessez-le-feu et compense les dégâts qu'il a causés au Liban", ajoute-t-il, en proposant le "soutien" d'Ankara, sans autre précision.

Le ministère turc insiste par ailleurs, "afin de garantir la paix et la stabilité dans la région", pour qu'un "cessez-le-feu permanent et global soit déclaré le plus rapidement possible à Gaza".

L'accord de trêve entre le Hezbollah et Israël a suscité de nombreuses réactions à l'international. Le président américain Joe Biden a évoqué une "bonne nouvelle", estimant que l'accord permettait "un nouveau départ" pour le Liban. Il a aussi annoncé qu'il mènerait "dans les jours à venir un effort avec la Turquie, l'Egypte, le Qatar, Israël et d'autres pays pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir".

Joe Biden et Emmanuel Macron ont en outre indiqué dans un communiqué commun que Washington et Paris veilleraient à ce que l'accord soit "mis en œuvre dans son intégralité", se disant "déterminés à faire en sorte que ce conflit ne provoque pas un nouveau cycle de violence".

>> Ecouter le sujet dans la Matinale :

Reuters - Ricardo Moraes

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu que la durée du cessez-le-feu dépendrait "de ce qui se passera au Liban". "Nous maintenons une totale liberté d'action militaire" au Liban, a-t-il ajouté: "Si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer, nous attaquerons."

Le président israélien Isaac Herzog a déclaré de son côté: "La décision du cabinet de sécurité israélien d'approuver la trêve est à la fois correcte et importante, mais il doit être clair que l'Etat d'Israël défendra ses citoyens à tout moment, en tout lieu et de toutes les manières".

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a estimé de son côté que l'accord constituait une "étape fondamentale" vers la stabilité régionale.

>> Ecouter la réaction d'un Libanais sur cet accord de trêve :

Reuters - Mohamed Azakir

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, interrogé mercredi sur la possibilité d'une arrestation en France du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a évoqué de possibles "questions d'immunité" pour "certains dirigeants" prévues par le traité de Rome.

"La France est très attachée à la justice internationale et appliquera le droit international, qui repose sur ses obligations à coopérer avec la CPI", a déclaré Jean-Noël Barrot sur franceinfoTV, tout en soulignant que le statut de la cour "traite des questions d'immunité sur certains dirigeants". "C'est en dernier ressort à l'autorité judiciaire qu'il appartiendra de se prononcer", a-t-il ajouté.

Un haut responsable du Hamas a salué mercredi le cessez-le-feu conclu au Liban et affirmé que le mouvement islamiste palestinien était lui aussi "prêt" à une trêve avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

"L'annonce du cessez-le-feu au Liban est une victoire et une réussite majeure pour la résistance", a déclaré ce membre du bureau politique du Hamas. "Le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et à un accord sérieux pour échanger des prisonniers", a-t-il dit.

"Nous avons informé les médiateurs en Egypte, au Qatar et en Turquie que le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et un accord sérieux pour échanger des prisonniers", a-t-il ajouté, en accusant toutefois Israël d'entraver tout accord.

L'accord de trêve qui a pris effet dans la nuit ne permettra pas à tous les Libanais de rentrer chez eux. D'une part, l'armée israélienne est toujours déployée dans une partie du pays, près de la frontière dans le Sud, et elle a interdit aux Libanais de s’approcher de ses positions.

D'autre part, les destructions en termes d’habitat sont très lourdes et l’armée libanaise, qui a mené des opérations ponctuelles de nettoyage d’engins non explosés dans les zones bombardées, n’a pas encore donné de directives sur la sûreté ou non des retours.

Toutefois, des déplacés ont déjà pris la route. Des embouteillages se sont formés à l’aube dans la ville de Saida, la porte d’entrée vers le Sud, l’une des régions les plus bombardées.

>> Ecouter le sujet dans La Matinale :

Reuters - Mohamed Azakir

Pour l'heure, l'accord de trêve est respecté. Il s'agit de la première journée à commencer dans le calme, sans frappes près de Beyrouth, depuis trois semaines. Des drones israéliens de surveillance volent toujours dans le ciel, mais aucun incident n'a été rapporté pour le moment. Le gouvernement se réunit tout a l’heure sur l’accord de trêve.

>> Ecouter aussi la réaction d'un habitant du nord d'Israël qui n'est pas sûr non plus de pouvoir rentrer chez lui :

Reuters - Ronen Zvulun

Malgré les progrès que représente le cessez-le-feu au Liban, Elena Aoun, politologue, professeur à l'Université catholique de Louvain (Belgique) et spécialiste du Moyen-Orient, estime qu'il reste "des flous" et "des problèmes congénitaux".

"Soixante jours, c'est ce qu'il faut pour passer d'une administration américaine à une autre. Se pose donc la question de savoir si l'administration Trump aura des interprétations similaires à celles de Biden ou pas", détaille-t-elle dans La Matinale.

>> Ecouter son interview complète dans La Matinale :

Keystone/AP Photo - Mohammed Zaatari

Elena Aoun exprime aussi le "sentiment d'une forme d'unilatéralisme dans cet accord avec la consécration de la souveraineté de l'Etat d'Israël d'un côté et de son droit à l'autodéfense, de l'autre." Cet accord pourrait aussi permettre à Israël de "mieux se concentrer sur le front palestinien, le front iranien, peut-être même syrien", estime-t-elle en reprenant les dires du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le gouvernement israélien semble avoir l'"objectif" d'intensifier les combats dans la bande de Gaza et en Cisjordanie pendant ce cessez-le-feu au Liban, ajoute-t-elle.

La politologue voit aussi du positif dans le cessez-le-feu entré en vigueur: il pourra peut-être enclencher des dynamiques plus vertueuses, notamment au sein de l'échiquier politique israélien", anticipe-t-elle. "Il faudrait peut-être aussi que la communauté internationale fasse autant d'efforts pour Gaza qu'elle n'en a fait pour le Liban. "

>> La trêve semble respectée, écouter la correspondance depuis Tel Aviv :

Keystone - Benjamin Netanyahou a donné son accord à un cessez-le-feu au Liban (image d'illustration).

L'Iran "salue la nouvelle d'un arrêt de l'agression du régime sioniste contre le Liban" et "soutient fermement le gouvernement, la nation et la résistance libanaise", a indiqué mercredi, dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

L'armée israélienne a averti mercredi les habitants du sud du Liban de ne pas s'approcher de ses positions, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Avec l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu et sur la base de ses dispositions, les FDI (l'armée israélienne, NDLR) restent déployées sur leurs positions à l'intérieur du Sud Liban", a déclaré le porte-parole de l'armée Avichay Adraee dans un message sur X. "Il vous est interdit de vous diriger vers les villages que les FDI ont ordonné d'évacuer ou vers les forces des FDI dans la région", a-t-il ajouté.

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur mercredi au Liban, après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement libanais armé soutenu par l'Iran.

La trêve, valable depuis 04H00 (02H00 GMT), doit interrompre le conflit qui a contraint des dizaines de milliers de personnes en Israël et des centaines de milliers d'autres au Liban à fuir leur domicile.

Moins d'une heure avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, des bombardements ont visé la banlieue sud de Beyrouth.

Voici ce que l'on sait de cet accord, négocié sous l'égide des Etats-Unis et de la France, selon des précisions fournies par un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat:

- Le cessez-le-feu doit entrer en vigueur mercredi à 04H00 locales (02H00 GMT)

- L'armée israélienne dispose de 60 jours pour se retirer progressivement du Liban

- Le Hezbollah doit aussi se retirer de la frontière sud avec Israël et remonter au nord du fleuve Litani

- Les armes lourdes du Hezbollah devront être retirées de cette zone

- L'armée et les forces de sécurité libanaises récupéreront les positions de l'armée israélienne et du Hezbollah

- Le Liban et Israël conservent le droit de s'autodéfendre conformément au droit international

- L'armée américaine apportera un soutien technique à l'armée libanaise en collaboration avec l'armée française

- Un comité militaire auquel participent les armées de plusieurs pays fournira un soutien supplémentaire à l'armée libanaise en termes d'équipements, de formation, et de financements

- Les Etats-Unis et la France vont rejoindre le mécanisme tripartite créé après la guerre de 2006 regroupant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Israël et le Liban

- Ce mécanisme, désormais présidé par les Etats-Unis, est destinée à maintenir une communication "directe" entre les différentes parties et à permettre à "chaque fois qu'une violation est constatée, en particulier une violation grave", qu'elle soit "traitée immédiatement" pour éviter une escalade

Les Etats-Unis ont bombardé mardi en Syrie un "entrepôt d'armes" appartenant à un groupe "soutenu par l'Iran", a annoncé sur X le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (CENTCOM). "La frappe a été menée en réponse à une attaque liée à l'Iran menée la veille contre les forces américaines en Syrie".

L'objectif visé était de réduire les capacités du groupe "à planifier et à lancer des attaques contre les forces américaines et celles de la coalition présentes dans la région", a précisé le CENTCOM.

Les Etats-Unis ont déployé environ 2500 soldats en Irak et 900 en Syrie dans le cadre d'une coalition internationale créée en 2014 pour combattre l'Etat islamique (EI), qui avait pris le contrôle de pans entiers des territoires syrien et irakien avant d'être défait en 2019.

L'armée israélienne a appelé dans la nuit de mardi à mercredi à l'évacuation d'une zone au centre de Beyrouth et d'une autre dans sa banlieue sud. L'avertissement a eu lieu peu avant l'entrée en vigueur prévue d'un accord de cessez-le-feu au Liban.

L'armée israélienne a lancé un "avertissement urgent aux habitants de la région de Beyrouth" résidant dans une zone du quartier central de Bachoura, suivi d'une autre mise en garde pour "tous les résidents de la banlieue sud, spécifiquement" dans le quartier de Ghobeiry, a indiqué le porte-parole de l'armée en langue arabe, dans des messages sur les réseaux sociaux X et Telegram.

>> A Lire : Le cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur