Le cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur

Une ONG suivant la guerre en Syrie a rapporté que deux personnes avaient été tuées dans des frappes israéliennes sur la frontière libano-syrienne, tandis que le Liban faisait état d'un mort.

"Les avions de guerre israéliens ont visé le passage frontalier Al-Arida dans la province de Tartous les points de passage de Dabussiyeh et Jussiyeh dans la province d'Homs", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, précisant que deux "membres des forces du régime" syrien avaient été tuées à Dabussiyeh.

Le ministère libanais de la Santé a quant à lui fait état d'un mort à Al-Arida, précisant que ce bilan n'était que provisoire.

La Suisse "salue" l'annonce d'un cessez-le-feu au Liban, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) mardi soir sur le réseau social X. "Il est temps que la souffrance des civils prenne fin".

La Suisse appelle également à l'instauration d'une trêve à Gaza, ainsi qu'à la libération immédiate et inconditionnelle des otages et l'augmentation de l'aide humanitaire, a précisé le DFAE.

Le président français Emmanuel Macron a exhorté les responsables politiques libanais à aboutir "sans délai" à l'élection d'un président au Liban après la conclusion du cessez-le-feu.

"C'est la responsabilité des autorités libanaises et de tous ceux qui exercent d'éminentes responsabilités politiques. La restauration de la souveraineté du Liban passe par l'élection sans délai d'un président de la République", a-t-il déclaré dans un message vidéo sur X.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Liban va "apporter un certain soulagement" aux populations civiles des deux pays "qui ont subi des conséquences inimaginables au cours des derniers mois d'un conflit dévastateur", a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Le travailliste estime cependant que cette trêve n'a "que trop tardé". Le cessez-le-feu "doit maintenant être transformé en une solution politique durable au Liban", a-t-il ajouté.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Liban demandera un "travail considérable" pour assurer sa pérennité, a estimé la représentante de l'ONU pour le Liban, saluant l'accord.

"Cet accord crucial marque le point de départ d'un processus critique" pour assurer la sécurité des civils des deux côtés de la Ligne bleue, ligne de démarcation entre le Liban et Israël, et "un travail considérable se profile pour assurer que l'accord perdure", a déclaré Jeanine Hennis-Plasschaert dans un communiqué.

L'agence officielle syrienne Sana a rapporté que des frappes israéliennes avaient visé deux passages frontaliers entre la Syrie et le Liban, peu après l'annonce du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah qui entrera en vigueur mercredi à l'aube.

Selon l'agence, "une agression israélienne a visé les postes-frontières d'Al-Arida et de Daboussiyeh avec le Liban". Les points de passage entre les deux pays ont été les cibles de plusieurs frappes, depuis le déclenchement fin septembre de la guerre ouverte entre Israël et le mouvement libanais.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a salué le cessez-le-feu annoncé au Liban entre Israël et le Hezbollah, y voyant "un rayon d'espoir pour la région toute entière".

"Les populations des deux côtés de la frontière veulent vivre dans une sécurité réelle qui dure", a commenté Annalena Baerbock dans un communiqué, estimant que l'accord était "un succès pour la diplomatie".

Le cessez-le-feu annoncé au Liban entre Israël et le Hezbollah est "une nouvelle très encourageante, avant tout pour les peuples libanais et israélien affectés par les combats", s'est félicitée mardi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

"Le Liban aura l'opportunité de renforcer sa sécurité intérieure et sa stabilité grâce à l'influence réduite du Hezbollah", la puissante formation libanaise armée et soutenue par Téhéran, a souligné la dirigeante sur le réseau social Bluesky.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati estime que l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah constituait une "étape fondamentale" vers la stabilité régionale.

Remerciant Paris et Washington pour leur implication dans l'accord de trêve, Najib Mikati a indiqué que son gouvernement était engagé à "renforcer la présence de l'armée dans le sud du pays", un bastion du mouvement islamiste libanais.

Les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron ont déclaré dans un communiqué conjoint que Washington et Paris allaient veiller à ce que l'accord de cessez-le-feu au Liban soit "mis en oeuvre dans son intégralité et appliqué".

"Les États-Unis et la France demeurent déterminés à faire en sorte que ce conflit ne provoque pas de nouveau cycle de violence", ont-ils ajouté.

Joe Biden et Emmanuel Macron ont assuré que l'accord de cessez-le-feu "protègerait" Israël de la "menace" du Hezbollah. "Les États-Unis et la France s'engagent à jouer un rôle de premier plan dans le soutien aux efforts déployés à l'échelle internationale pour renforcer les capacités des Forces armées libanaises et favoriser le développement économique dans l'ensemble du Liban afin de promouvoir la stabilité et la prospérité dans la région", ont-ils ajouté.

Le président américain a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis allaient mener une nouvelle initiative pour obtenir "un cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir".

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé mardi soir l'accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah au Liban, a annoncé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ce dernier a parlé au téléphone avec le président américain Joe Biden et l'a remercié "pour son implication" afin de conclure cet accord, ont précisé les services du Premier ministre israélien.

Joe Biden a confirmé cette approbation, en indiquant par ailleurs que le cessez-le-feu enterait en vigueur à 04h00 mercredi (02h00 GMT).

"Les États-Unis et la France travailleront avec Israël et le Liban pour veiller à ce que cet arrangement soit mis en oeuvre dans son intégralité et appliqué", ont souligné les présidents français et américain. "Ils demeurent déterminés à faire en sorte que ce conflit ne provoque pas de nouveau cycle de violence", ont-ils ajouté.

Une frappe a visé un bâtiment dans le quartier commerçant de Hamra, dans le centre de Beyrouth, a constaté un journaliste de l'AFP, peu après l'annonce par Israël de l'adoption d'un cessez-le-feu au Liban.

Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans ce quartier habituellement très animé, qui abrite notamment des immeubles résidentiels, restaurants, bureaux, magasins et l'Université américaine de Beyrouth.

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé mardi la communauté internationale à "agir rapidement" pour "une mise en oeuvre immédiate d'un cessez-le-feu" peu après l'annonce par Israël de l'adoption ce soir d'une trêve.

"La communauté internationale est invitée à agir rapidement pour mettre fin à cette agression et mettre en oeuvre immédiatement un cessez-le-feu", a-t-il dit dans un communiqué.

>> Cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah: réaction à Beyrouth avec le journaliste Wissam Charaf dans le 19h30 :

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé que son cabinet de sécurité allait adopter "dans la soirée" un cessez-le-feu dans la guerre avec le Hezbollah libanais, qui doit mettre fin à plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte au Liban.

Les États-Unis, l'Union européenne, les Nations unies et le G7 ont tous fait pression pour une cessation des hostilités entre Israël et la puissante formation libanaise armée et soutenue par l'Iran.

Benjamin Netanyahu a averti toutefois que son pays "répondra" si le Hezbollah viole la trêve et conservera une liberté d'action "totale" au Liban. Une trêve au Liban permettra à Israël de "se concentrer sur la menace iranienne", a-t-il encore dit.

>> Le sujet du 19h30 :

Projet américain

Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Il inclut la mise en place d'un comité international pour surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.

>> Cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah: réaction à Jérusalem avec Stéphane Amar dans le 19h30 :

Alors que des négociations en vue d'un cessez-le-feu au Liban sont en cours, la situation humanitaire est catastrophique dans la région. Face aux nombreuses personnes déplacées et aux victimes civiles, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle à faire du droit international humanitaire une priorité.

"Même s'il n'y a pas de trêve, le droit international humanitaire s'applique, donc toutes les parties du conflit restent sous l'obligation de faire le nécessaire pour protéger les civils, les structures et les infrastructures civiles", rappelle dans Forum Mirjana Spoljaric, présidente du CICR.

Elever le droit international à un niveau politique

L'organisation, présente sur place au Proche-Orient, rencontre de plus en plus de difficultés à remplir sa mission. "Nous nous essayons dans la mesure du possible de livrer de l'assistance médicale, d'assurer un accès à l'eau et de servir la population qui a été déplacée, et très souvent déplacée déjà plusieurs fois", indique Mirjana Spoljaric.

"Les mécanismes nécessaires pour livrer de l'assistance ne sont pas complets et ne fonctionnent pas très bien", poursuit-elle. "On n'observe peut-être pas les mêmes difficultés au Liban qu'à Gaza, mais les difficultés sont là."

La directrice du CICR rappelle par ailleurs que la guerre au Proche-Orient n'est pas la seule dans le monde. "Nous classifions actuellement plus de 120 conflits armés dans toutes les régions du monde", précise-t-elle. "C'est pour ces conditions que le droit humanitaire a été créé. Et c'est maintenant plus que jamais qu'il faut élever ce droit international à un niveau politique", continue-t-elle, appelant les dirigeants du monde à "en faire une priorité politique."

>> Ecouter l'interview de Mirjana Spoljaric dans Forum :

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a estimé mardi que les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu au Liban étaient dans "la phase finale", ajoutant qu'un tel cessez-le-feu aiderait à mettre fin au conflit à Gaza.

"Nous n'y sommes pas encore, mais je crois que nous sommes dans la phase finale", a affirmé Antony Blinken lors d'une conférence presse à l'issue d'une réunion avec ses homologues du G7 près de Rome.

>> Retour sur une année de conflit entre Israël et le Hezbollah libanais dans le 19h30 :

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va s'exprimer devant la presse ce mardi à 19h00 (heure suisse), ont annoncé ses services, sans préciser l'objet de cette intervention.

L'annonce de cette déclaration intervient alors que le cabinet de sécurité israélien s'est réuni pour se prononcer sur un accord de cessez-le-feu au Liban, où l'armée israélienne combat le mouvement islamiste libanais Hezbollah.

Les efforts en vue d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban sont "sur la bonne voie", a affirmé mardi le chef de la diplomatie italienne dont le pays assure la présidence tournante du G7.

"Nous espérons qu'après un premier cessez-le-feu au Liban, on puisse arriver aussi à un cessez-le-feu à Gaza", a ajouté Antonio Tajani lors d'une conférence de presse.

L'armée israélienne a annoncé mardi avoir constaté au moins vingt tirs de projectiles contre le territoire national depuis le Liban.

Après que des sirènes d'alerte anti-aérienne eurent retenti dans la région de la baie de Haïfa, cinq projectiles en provenance du Liban ont été interceptés, a indiqué l'armée.

Des frappes ont visé mardi en début de soirée le centre de Beyrouth, peu après des appels israéliens à évacuer quatre zones de la capitale libanaise pour la première fois, a rapporté l'agence officielle Ani.

Ces appels à évacuer ont provoqué la panique dans les quartiers bondés de la ville, les automobilistes klaxonnant pour fuir au plus vite, selon des témoins. Une première frappe en début d'après-midi sur le quartier de Noueiri a fait sept morts et 37 blessés selon le ministère libanais de la Santé.

Un député du Hezbollah, Amin Cherri, a dénoncé les frappes israéliennes sur Beyrouth et sa banlieue, alors que le gouvernement israélien se réunit pour se prononcer sur un accord de cessez-le-feu.

"L'armée israélienne (..) cherche à se venger des partisans de la Résistance et de tous les Libanais", a déclaré aux journalistes le député, venu sur le site d'un immeuble visé par une frappe israélienne au coeur de Beyrouth mardi. La frappe a fait trois morts et 26 blessés selon un bilan provisoire.

La Défense civile de la bande de Gaza a indiqué mardi que 22 personnes avaient été tuées dans des raids israéliens sur le territoire palestinien, dont 11 lors d'une frappe ayant visé une école accueillant des personnes déplacées dans la ville de Gaza.

"Au moins 11 Palestiniens ont été tués et plus de 40 blessés dans une frappe aérienne israélienne qui a visé l'école Al-Hurriya, qui abrite des milliers de personnes déplacées dans la ville de Gaza", a rapporté la Défense civile dans un communiqué.

L'armée israélienne a confirmé avoir frappé "des terroristes du Hamas qui opéraient à l'intérieur d'un centre de commandement et de contrôle dans la ville de Gaza", mentionnant le "complexe qui servait auparavant d'école Al-Hurriya".

Dans l'extrême nord, sept personnes ont péri et plusieurs autres ont été blessées dans une frappe aérienne sur une maison à Jabalia, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Une autre personne a été tuée dans une frappe aérienne sur une maison à Beit Lahia, a-t-il ajouté.

Dans le centre de la bande de Gaza, deux personnes ont trouvé la mort après des tirs d'artillerie contre le camp de Nousseirat. A Rafah, dans le sud du territoire, une frappe aérienne a également fait un mort et plusieurs blessés, selon Mahmoud Bassal.

Les pays du G7 ont fait savoir qu'ils respecteraient leurs obligations vis-à-vis du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Nous réitérons notre engagement envers le droit international humanitaire et respecterons nos obligations respectives", ont déclaré les chefs de la diplomatie dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion près de Rome.

Contrairement aux autres membres du groupe (Canada, France, Allemagne, Royaume-Uni, Japon et Italie), les Etats-Unis ne reconnaissent pas la CPI.

Les chefs de la diplomatie du G7 ont exprimé leur soutien à "un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hezbollah", estimant qu'"il est temps de parvenir à une solution diplomatique" au Liban.

Cette prise de position est intervenue alors que le cabinet de sécurité israélien se réunit mardi après-midi pour discuter d'un cessez-le-feu au Liban. Les Etats-Unis ont évoqué un accord proche, tout en appelant à la prudence.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déjà prévenu mardi que son pays agirait "avec force" en cas de violation d'un accord. "Si vous n'agissez pas, nous le ferons, et avec force", a-t-il dit, cité par son ministère, lors d'un entretien avec la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.

La frappe israélienne qui a visé un immeuble abritant des déplacés au coeur de Beyrouth a fait au moins trois morts et 26 blessés.

"On était à la maison quand la frappe a eu lieu, nous avons été projetés en l'air, les murs sont tombés sur nous", dit à l'AFP Rola Jaafar, qui habite en face de l'immeuble touché. Elle pleure en tenant son fils, qu'elle avait perdu au moment de l'explosion.

Dans le même temps, des frappes consécutives, les plus violentes depuis le début de la guerre entre le Hezbollah et Israël il y a plus de deux mois, visent la banlieue sud de Beyrouth selon l'Ani.

"Une ceinture de feu enveloppe la banlieue", a indiqué l'agence. Un épais nuage de fumée recouvre les quartiers de la banlieue sud selon les images de l'AFPTV et les explosions résonnent dans la capitale.

La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mardi que ses véhicules sont à l'arrêt, faute de fuel, dans le nord du territoire, théâtre d'une meurtrière opération de l'armée israélienne, y mettant en péril les services d'urgences.

"Tous nos véhicules de pompiers, de secours et les ambulances ont cessé de fonctionner dans le gouvernorat de Gaza en raison du refus persistant de l'occupation israélienne de fournir le diesel nécessaire", a déclaré l'agence de premiers secours dans un communiqué.

"Nos équipes ne seront pas en mesure de répondre aux appels des citoyens tant que l'occupation israélienne ne permettra pas aux organisations humanitaires d'apporter les quantités de diesel nécessaires", ajoute le communiqué.

La ville de Gaza et les zones situées au nord de celle-ci ont été particulièrement touchées par les pénuries causées par la guerre qui a débuté il y a plus d'un an, laissant la population à court de nourriture et les établissements de santé forcés de suspendre ou arrêter leur travail faute de carburant pour les générateurs.

Un cessez-le-feu au Liban est à "portée de main", a affirmé mardi la ministre allemande des Affaires étrangères, alors que le cabinet de sécurité israélien doit se réunir pour discuter d'un accord de trêve.

"Nous sommes en ce moment même à un moment critique, peut-être à un moment qui redonne de l'espoir", a estimé Annalena Baerbock, en marge d'une réunion du G7 en Italie. Cette trêve et "des mesures en vue d'une solution politique conforme à la résolution 1701 de l'ONU" se rapprochent "grâce à la médiation directe des Etats-Unis et de la France", a-t-elle ajouté.

"Et nous aussi, en tant que République fédérale d'Allemagne, et moi en tant que ministre des Affaires étrangères, nous y avons travaillé intensément grâce à notre diplomatie étroitement coordonnée avec les Américains et les Français", a-t-elle continué.

Des frappes visent mardi en début d'après-midi Beyrouth et sa banlieue sud, après un appel de l'armée israélienne à évacuer une vingtaine de zones dans ce territoire qui abrite selon elle des infrastructures du Hezbollah. L'une d'entre elles a visé le quartier densément peuplé de Noueiri et détruit un immeuble de quatre étages abritant "des déplacés" des zones bombardées par Israël, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Au moins une personne est morte et dix ont été blessées, selon un premier bilan du ministère de la Santé.

"Pour votre sécurité et celle des membres de votre famille, vous devez évacuer immédiatement ces bâtiments et ceux adjacents et vous en éloigner à une distance d'au moins 500 mètres", indique le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, dans des messages sur X et Telegram accompagnés de plans localisant une vingtaine de bâtiments dans les quartiers de Haret Hreik, Ghobeiry, Bourj el-Barajneh et Al-Hadath.

L'armée israélienne a, elle, dit être "en train de conduire" des frappes aériennes dans cette région.

Un épais nuage de fumée recouvre la banlieue, d'après les images. Ces frappes sont les plus intenses depuis le début de la guerre ouverte qui oppose l'armée israélienne au Hezbollah depuis plus de deux mois et interviennent alors qu'Israël se prépare à discuter d'un cessez-le-feu.

L'armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes aériennes contre environ 30 cibles liées au Hezbollah dans le sud du Liban depuis le début de la journée

Il s'agit notamment d'un lance-roquettes, des dépôts d'armes, des sites d'"infrastructure terroriste" et des "centres de commandement", a-t-elle précisé.

L'armée israélienne a dit avoir mené des raids "dans la région du fleuve Litani", la limite géographique au Liban au-delà de laquelle Israël dit vouloir repousser le mouvement islamiste Hezbollah pour protéger sa propre population.

"Les soldats ont attaqué plusieurs cibles terroristes, engagé des combats rapprochés avec des terroristes, localisé et détruit des dizaines de lanceurs, des milliers de roquettes et de missiles, ainsi que des dépôts d'armes cachés dans le flanc de la montagne", a indiqué dans un communiqué l'armée israélienne, engagée depuis le 30 septembre dans une opération terrestre dans le sud du Liban.

Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich a affirmé qu'Israël devrait "conquérir" la bande de Gaza et réduire de moitié la population palestinienne locale par "une émigration volontaire". Il s'exprimait lors d'un colloque organisé par le Conseil de Yesha, organisme représentant les colons de Cisjordanie occupée.

L'Israélien a déclaré "qu'on peut et on doit conquérir la bande de Gaza, il ne faut pas avoir peur de ce mot". "Il ne fait aucun doute qu'à Gaza, avec l'encouragement d'une émigration volontaire, il existe ici, selon moi, une opportunité unique qui s'ouvre avec la nouvelle administration (Trump)", a ajouté le ministre, à la tête du parti d'extrême droite "Sionisme religieux".

"On peut créer une situation dans laquelle, d'ici deux ans, la population de Gaza sera réduite de moitié", a encore précisé le ministre.

Le Royaume-Uni a réitéré mardi son appel à un cessez-le-feu au Liban, où Israël est en guerre contre le Hezbollah, soulignant qu'il est "la seule voie possible pour restaurer la sécurité et la stabilité" pour les populations.

"Tout progrès vers un accord serait le bienvenu et fournirait l'espace indispensable pour une solution politique conforme à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré le porte-parole du Premier ministre Keir Starmer.

Si une trêve est envisagée au Liban entre Israël et le Hezbollah, un cessez-le-feu n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour dans la bande de Gaza. Sur le territoire palestinien, la guerre fait toujours rage et désormais, c'est l'arrivée de l'hiver qui rend les conditions humanitaires encore plus difficiles.

>> Ecouter les explications dans le 12h45 :

De la peinture rouge a été déversée lundi soir devant le Kunsthaus de Zurich qui accueillait une soirée de gala des "Amis suisses du Musée d'Israël". Quatre personnes ont été contrôlées par la police et deux ont été emmenées au poste.

Un homme et une femme ont été emmenés au poste pour des investigations supplémentaires, a indiqué la police zurichoise. L'action de protestation devant le Kunstmuseum a été rapportée par le Blick.

Selon l'hebdomadaire juif Tachles, personne n'a été blessé durant cette action. Des flyers "anti-israéliens" ont aussi été distribués, selon l'hebdomadaire.

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes.

"Le cabinet (de sécurité) se réunira cet après-midi pour discuter de cet accord", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Jérusalem, refusant d'entrer dans les détails du texte "vu le caractère sensible de la question".

"Il doit y avoir (...) une discussion, une décision. Il pourrait aussi y avoir un vote", a-t-elle ajouté, laissant entendre que les membres du cabinet n'étaient pas encore tous au courant du contenu de l'accord. "Les membres du cabinet connaissent certains détails et doivent entrer davantage dans les détails cet après-midi", a-t-elle dit.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé que son pays agirait "avec force" en cas de violation de l'accord de cessez-le-feu au Liban, annoncé comme "proche" par les Etats-Unis.

"Si vous n'agissez pas, nous le ferons, et avec force", a dit Israël Katz, cité dans un communiqué de son ministère, lors d'un entretien à Tel Aviv avec la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.

"Toute maison reconstruite dans le sud du Liban servant de base terroriste sera détruite, tout réarmement ou préparation à une activité terroriste sera cible d'attaque, toute tentative de transfert d'armes sera contrecarrée, et toute menace contre nos forces ou nos citoyens sera immédiatement éliminée", a-t-il affirmé.

Le ministre israélien a aussi assuré que son pays observerait "une politique de tolérance zéro" envers toute violation de l'accord.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé mardi un nouveau bilan de 44'249 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 14 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104'746 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

L'armée israélienne a annoncé la mort d'un de ses soldats qui avait été blessé le 7 octobre 2023 dans les attaques perpétrées par le mouvement islamiste palestinien Hamas, et qui était hospitalisé depuis.

Cette mort porte à 1207 le nombre de personnes qui ont péri, du côté israélien, du fait de ces attaques, selon un décompte de l'afp réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Cet homme de 23 ans, membre d'une unité commando de l'armée israélienne, avait été blessé au kibboutz Kfar Aza, théâtre ce jour-là d'un massacre commis par les commandos du Hamas.

Selon l'armée israélienne, 805 de ses soldats sont morts depuis le 7 octobre en Israël, en Cisjordanie occupée, dans la bande de Gaza et au Liban, où Israël combat le mouvement islamiste Hezbollah, allié du Hamas.

La présidente de l'Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet, membre du parti du chef de l'Etat Emmanuel Macron, a estimé qu'en tant que signataire du statut de la Cour pénale internationale (CPI), la France devait "appliquer les règles" et arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'il venait sur son territoire.

"A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n'y a pas de raison d'y déroger", a-t-elle expliqué sur Sud radio.

Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.

L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI. A l'inverse, la Hongrie a invité le chef du gouvernement israélien en signe de défiance.

L'ONU a réitéré son appel à un "cessez-le-feu permanent" au Liban, en Israël et à Gaza, alors qu'une trêve pourrait être annoncée entre Israël et le Hezbollah.

"Le seul moyen de mettre fin aux souffrances des peuples de tous les côtés est un cessez-le-feu permanent et immédiat sur tous les fronts au Liban, en Israël et à Gaza", a déclaré à la presse à Genève Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme.

La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mardi matin la mort de 11 personnes tuées dans des frappes et tirs nocturnes israéliens dans plusieurs endroits du territoire palestinien.

Dans l'extrême nord, sept personnes ont péri et plusieurs autres ont été blessées dans une frappe aérienne sur une maison résidentielle à Jabalia, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Une autre a péri dans une frappe aérienne sur une maison à Beit Lahia, a-t-il ajouté.

Dans le centre de la bande de Gaza, deux personnes ont trouvé la mort après des tirs d'artillerie contre le camp de Nousseirat.

A Rafah, dans le sud du territoire, une frappe aérienne a également fait un mort et plusieurs blessés, selon Mahmoud Bassal.

Israël n'a "pas d'excuse" pour refuser le cessez-le-feu au Liban négocié par les Etats-Unis et la France, a affirmé le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

"Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France", a-t-il affirmé en marge d'une réunion du G7 près de Rome. "Plus d'excuses, plus de requêtes supplémentaires", a-t-il martelé.

"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a encore affirmé l'européen, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements".

"Un cessez-le-feu est absolument nécessaire si nous voulons que des centaines de milliers de déplacés puissent rentrer chez eux", a-t-il dit, déplorant que "tout le sud du Liban a été détruit".

L’espoir d’une trêve au Liban va-t-il se concrétiser? Les Etats-Unis et la France laissent entendre qu’un accord est proche, ce qui pourrait mettre fin à la guerre israélienne au Liban et aux tirs de roquettes du Hezbollah contre l’Etat hébreu.

Selon un député proche de Nabih Berri, le président du Parlement qui est le négociateur en chef du côté libanais, des messages ont été envoyés à Beyrouth et l'annonce de l’accord serait imminente. Il se baserait sur l’application de la résolution 1701, c’est-a-dire le texte de l’ONU qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et l’armée israélienne.

>> Les précisions de Laure Stéphan à Beyrouth, dans La Matinale :

Keystone

Cette entente avait permis un statu quo pendant 18 ans à la frontière, malgré les violations. Et c’est ce retour au texte onusien qu’a défendu le Liban dans les négociations, en refusant la "liberté d’action", c’est-a-dire la possibilité de mener des frappes ponctuelles, que demande Israël s’il juge que le Hezbollah ne respecte pas les termes.

Pour Elias Bou Saab, le numéro deux du Parlement, la trêve serait d’une durée de soixante jours et le comité de surveillance chargé de la faire respecter, présidé par Washington, inclura la France, alors qu’Israël était hostile à la participation de Paris. Le responsable se montre optimiste, tout en disant redouter une volte-face du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les médias libanais affichent eux un optimisme prudent. Le quotidien francophone L’Orient le Jour, dans le camp opposé au Hezbollah, titre ainsi que "le diable se cache dans les détails" et estime que le sort des villages du Sud, en grande partie détruits, et du retour de la population, n’est pas encore réglé.

Le journal Al-Ahbar, pro-Hezbollah, qui accusait jusqu’ici les Etats-Unis de jouer le chaud et le froid avec les fuites sur un accord, se montre pour la première fois plus positif: il parle de dernières étapes décisives. Quant aux Libanais, ils attendent de voir pour croire, après avoir vécu deux mois de guerre.

>> Ecouter aussi les précisions dans La Matinale d'Ariane Ménage en Israël :

Reuters - Violeta Santos Moura

Lundi, l’Unesco s’est réunie en session spéciale pour évoquer la protection du patrimoine menacé par les bombes. La ville de Baalbek, au Liban, qui en fait ainsi partie, est déserte et les bombardements sont incessants. Les habitants doivent vivre avec, comme ce maître d’hôtel qui vit près des ruines romaines, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, à l’hôtel Palmyra.

En 35 ans à travailler ici, il n’avait jamais vu la guerre s’approcher du centre historique de la ville. Pourtant entre l'hôtel et les ruines menacées par les tirs, une maison ottomane, la plus vieille de Baalbek, a déjà été détruite.

>> Ecouter le reportage dans La Matinale :

>> A Lire : Le cabinet de sécurité israélien se prononcera mardi sur un accord de cessez-le-feu au Liban