Invitée dans le Journal du matin de la RTS, la socialiste genevoise Liliane Maury-Pasquier, sage-femme de formation, a vivement défendu mardi le rejet de l'initiative du PDC visant à exonérer de l'impôt les allocations familiales, soumise au peuple le 8 mars.
Faisons des projets qui ont le mérite d'aider toutes les familles qui en ont besoin et pas seulement une partie de la population
Selon elle, ce projet devisé à un milliard de francs, ne viendra pas en aide à ceux qui en ont le plus besoin: "les familles les moins favorisées financièrement n'en profiteraient pas du tout ou seulement un peu."
Défense de l'impôt
Alors que, selon le premier sondage SSR, la base du PS semble majoritairement séduite par le texte, Liliane Maury-Pasquier rejette toute "déconnexion" avec son électorat. "Ce n'est pas du dogmatisme, c'est le sens des responsabilités", affirme la conseillère aux Etats.
"Ce n'est pas très porteur de dire qu'il faut payer des impôts. Mais l'Etat qui nous aide, c'est l'école, c'est la sécurité, c'est la santé, c'est les hôpitaux. Cet Etat doit être payé et la manière la plus juste de le faire, c'est l'impôt proportionnel au revenu", estime la Genevoise.
"Les allocations familiales font clairement partie du revenu et doivent donc être imposées", affirme la Genevoise, qui propose plutôt d'augmenter les montants versés. "Cela aidera davantage les familles les plus défavorisées, un peu moins les familles les plus riches."
Proposition alternative
Liliane Maury-Pasquier dénonce également l'ambivalence du PDC, qui a rejeté avec la majorité bourgeoise du Parlement de supprimer les primes maladie des enfants et des jeunes, une proposition pourtant issue de ses propres rangs et jugée trop chère.
Cette mesure, aussi soutenue par la gauche, a été jugée trop cher, affirme la socialiste. Or, elle aurait coûté un milliard de francs, soit l'équivalent des baisses de rentrées fiscales estimées en cas d'acceptation de l'initiative du PDC, rappelle la sénatrice.
"Ce projet serait très utile à la classe moyenne et également à la classe la moins favorisée", selon Liliane Maury-Pasquier. "Faisons des projets qui ont le mérite d'aider toutes les familles qui en ont besoin et pas seulement une partie de la population", conclut-elle.
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dk