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L'UDC Jean-François Rime menace le siège de Christian Levrat à Fribourg

Christian Levrat, Beat Vonnlanthen et Jean-François Rime.
Christian Levrat, Beat Vonnlanthen et Jean-François Rime.
Après le retrait du PLR Jacques Bourgeois et de l'UDC Emanuel Waeber, on imaginait déjà le PDC Beat Vonlanthen et le socialiste Christian Levrat siéger comme sénateurs socialistes fribourgeois. C'était compter sans Jean-François Rime.

Le 8 novembre prochain, le 2e tour se jouera donc entre trois partis: le PDC, le PS et l'UDC. Le socialiste Christian Levrat visera sa propre succession, le PDC Beat Vonlanthen cherchera à remplacer son collègue de parti Urs Schwaller et l'UDC Jean-François Rime tentera de créer la surprise, sur la lancée de l'excellent résultat de son parti au National.

La clé de ce vote résidera peut-être dans le report de voix du PLR, dont le candidat Jacques Bourgeois a décidé de se retirer après avoir obtenu le 3e rang et 22'272 suffrages au premier tour.

Après le retrait de tous les autres candidats, dont l'UDC Emanuel Waeber, 4e le 18 octobre avec 20'343 voix, on imaginait déjà une éventuelle élection tacite en lieu et place du 2e tour. Mais l'UDC a vite douché les espoirs du PDC et du PS en annonçant qu'elle présenterait un autre candidat.

"J'ai décidé de relever le gant"

Ce nouveau choix s'est donc porté sur le plus connu des UDC dans le canton, le conseiller national Jean-François Rime. Celui-ci affirme viser "en priorité" le siège de Christian Levrat. Expliquant sa décision au micro de la RTS, il la justifie prioritairement par le retrait du PLR Jacques Bourgeois, "sur qui on comptait pour représenter la partie romande du canton contre Christian Levrat", souligne-t-il. "Au dernier moment, j'ai décidé de relever le gant, parce que je trouve qu'on a un système politique qui exige une majorité. Les deux candidats au premier tour n'ont pas fait cette majorité, donc on redistribue les cartes."

"Ce n'est pas le parti qui est venu me chercher", assure l'UDC. "Je n'ai jamais fait de calculs, ni en affaires ni en politique (…), quand je suis convaincu par une cause, je m'engage jusqu'au bout."

Quitte à changer de stratégie: après que son prédécesseur à la candidature aux Etats a pris pour cible Beat Vonlanthen durant la campagne pour le 1er tour car il était jugé "trop à gauche", Jean-François Rime a surpris son monde dix jours avant l'échéance en appelant à donner la deuxième voix au PDC.

Le PS inquiet

Jean-François Rime devra ratisser beaucoup plus large qu'Emanuel Waeber, qui avait été distancé de près de 15'000 voix au 1er tour par le conseiller d'Etat Beat Vonlanthen (34'365 suffrages) et de près de 20'000 par le président du PS Christian Levrat.

Et c'est pourquoi l'UDC dégaine son poids lourd politique: le président de l'Union suisse des arts et métiers (USAM) a été candidat aux Etats en 2007 et en 2011, ainsi qu'au Conseil fédéral en 2010 et en 2011, toujours en vain. Au National, le Bullois a été réélu aisément le 18 octobre.

Le PS fribourgeois prend donc cette candidature très au sérieux et dénonce une manoeuvre politicienne: "Visiblement, à l’UDC nationale, certains ont décidé de faire payer au président du PS son soutien à la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf."

boi avec ats

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