La stratégie de la menace est activée quand le groupe socialiste sent que la partie est compliquée, voire perdue. Surgit alors le mot "référendum" dans les discours à la tribune et les références au peuple - qui sera forcément mécontent. Ca permet de faire pression et de calmer les velléités d'aller trop loin, par exemple lors de la dernière révision de l'assurance chômage. Mais c'est aussi dans ces cas-là que les adversaires politiques dénoncent un certain dogmatisme.
Quant à l’autre stratégie, celle des alliances, elle prend plusieurs formes. Il y a l'alliance naturelle avec les Verts: les deux partis de gauche sont très souvent d'accord, à part quelques tensions, notamment sur les missions de l'armée à l'étranger. Mais cela ne suffit pas encore pour gagner. Le PS compte sur les plus centristes des libéraux-radicaux et des démocrates-chrétiens.
L'alliance "contre-nature"
L'alliance la plus spectaculaire est celle que l'on dit "contre-nature", avec l'UDC. Elle a permis de couler la 11e révision de l'AVS ou la participation de soldats suisses à l'opération Atalante dans la corne de l'Afrique. Mais là, le parti socialiste s'est montré divisé, tout comme sur le contre-projet à l'initiative UDC pour l'expulsion des criminels étrangers. Et encore à propos des réseaux de soins, on sentait le groupe plutôt divisé entre les pragmatiques prêts à accepter le compromis et les plus déterminés. Reste qu'à ces notables exceptions près, le groupe socialiste s'est montré plutôt uni cette dernière législature, grâce à la nouvelle équipe dirigeante.
Le premier objectif de la prochaine législature sera clairement d'assurer le 2e siège au Conseil fédéral le 14 décembre, après le départ annoncé de Micheline Calmy-Rey. Et d'espérer que ça se passe aussi bien qu'avec l'élection de Simonetta Sommaruga.
Chrystel Domenjoz