Publié

Un prêtre fribourgeois poussé à la démission

L'Eglise catholique fait face à une vague de scandales depuis plusieurs mois.
L'église catholique est secouée par différents scandales depuis plusieurs mois.
Rebondissement dans l'affaire de l'abbé D., prêtre à Fribourg soupçonné d'abus sexuels. Informé par la TSR d'un fait nouveau, l'Eglise a décidé d'agir et elle lui a demandé de renoncer à ses fonctions.

Ce prêtre a fait parler de lui à divers reprise ces derniers
mois. Il est l'objet d'une procédure de justice pour contrainte
sexuelle et abus de détresse sur une jeune femme de 21 ans. Il a
également été dénoncé pour des actes pédophiles qui se seraient
déroulés à la fin des années 70 et qui sont aujourd'hui
prescrits.



Connaissant ces faits, l'Eglise avait décidé de maintenir le
prêtre en fonction, assurant que des « mesures de précautions
étaient prises » en particulier, lors d'activités avec des enfants
ou des adolescents.

Révélations

Une enquête de la TSR a montré que ce n'était pas le cas. Elle
révèle que ce prêtre continuait à célébrer des premières communions
et qu'il devait animer un camp de vocation pour des jeunes de 19 à
21 ans, la semaine prochaine, lors des congés de l'Ascension.



Informé de ce fait par la TSR, la hiérarchie de l'Eglise a affirmé
ne pas être au courant de ces faits. Mgr Bernard Genoud a
immédiatement envoyé une réaction écrite à la TSR où il précise : «
Des mesures de précautions avaient été prises. Cependant leur suivi
n'a pas été strictement respecté et à souffert d'une trop grande
confiance. » « ... » « Il appartenait au vicaire épiscopal de
contrôler les activités de ce prêtre et de s'assurer qu'elles ne
pouvaient prêter le flanc à aucune critique. »



L'Evêché a immédiatement demandé à l'abbé D. de démissionner de
ses fonctions. Conseillé par son avocat, l'abbé D, a finalement
choisi jeudi après-midi de se mettre en « congé maladie pour une
durée indéterminé ».

La victime sort de l'ombre

Pour la première fois, la victime qui a porté plainte contre
l'abbé pour abus sexuels a décidé de sortir de l'ombre. Elle
témoigne à visage caché et raconte qu'elle était très croyante et
pratiquante.



Au moment de sa rencontre avec le prêtre, elle avait 19 ans et
était toxicomane. Il lui aurait fait subir des attouchements alors
qu'elle lui avait accordé toute sa confiance pour l'aider à sortir
de sa détresse. Le prêtre lui conteste tous les faits.

Surveillance renforcée

Que va entreprendre l'Evêché pour renforcer la surveillance si
un cas similaire se représentait ? Réponse de Mgr Genoud : « Il
s'agira « .... » d'appliquer encore plus strictement le principe de
précaution. En clair, au titre de mesure prudentielle, de prononcer
le retrait de toute tâche ministérielle dans le cas de l'ouverture
d'une procédure pénale.



Dans les autres cas, si des accusations ont été formées ou si de
graves soupçons pèsent sur un prêtre ou un agent pastoral,
l'activité de celui-ci pourra être limitée. Son cadre pourra être
fixé afin d'assurer la protection de victimes potentielles».



Anne-Frédérique Widmann

Publié