Publié

Réunion au sommet à Berlin pour aider la Grèce

J-C.Trichet (BCE), W.Schäuble, ministre allemand des Finances et D.Strauss-Kahn (FMI), sont sommés de trouver un plan crédible.
Jean-Claude Trichet (BCE) et Dominique Strauss-Khan (FMI) entourent Wolfgang Schaueble, le ministre allemand des Finances.
Face à la menace d'un défaut de paiement grec qui ébranle la zone euro et les marchés, les responsables européens et du FMI ont cherché mercredi à accélérer le déblocage de l'aide nécessaire en mettant l'Allemagne sous pression.

Un appel semble-t-il entendu par Angela Merkel: "il est évident
que les négociations entre le gouvernement grec, la Commission
européenne et le Fonds monétaire international (FMI) doivent être
accélérées", a déclaré la chancelière allemande.



Le temps presse, car après le Portugal, l'Espagne a été fragilisée
à son tour, par la dégradation mercredi de la note de sa dette par
l'agence financière Standard and Poor's. Avec une note de "AA",
l'Espagne reste toutefois un pays sans risque, contrairement à la
Grèce.



Il y a une "absolue nécessité pour l'Allemagne de décider
rapidement", a estimé le président de la Banque centrale
européenne, Jean-Claude Trichet. "C'est la confiance dans
l'ensemble de la zone euro qui est en jeu", a renchéri Dominique
Strauss-Kahn, directeur général du FMI.

Parlementaires opposés

Les deux
responsables avaient fait le déplacement à Berlin pour tenter de
vaincre les réticences des parlementaires allemands sur le
programme de sauvetage, à l'instar de l'opinion allemande, hostile
au principe d'une telle aide. Le tout à l'approche d'élections
régionales le 9 mai qui s'annoncent risquées pour la coalition au
pouvoir.



A l'issue de ces rencontres, des parlementaires allemands ont
affirmé que la Grèce aurait besoin de 100 à 120 milliards d'euros
(143 à 172 milliards de francs) d'aides d'ici fin 2012, des
montants que le FMI n'a toutefois pas confirmés. "Les 45 milliards
d'euros dont il était question jusqu'à présent ne sont que le
début", a commenté le député vert Jürgen Trittin.



Le plan d'aide à la Grèce de la zone euro et du FMI prévoit pour
le moment un apport de 45 milliards d'euros pour 2010 (30 milliards
de la zone euro et 15 milliards du FMI).

Nouveau plongeon boursier

Après une journée noire mardi, les dirigeants européens et du
FMI ont en effet multiplié mercredi les initiatives pour enrayer la
panique sur les marchés, à commencer par la convocation d'un
sommet, sans doute le 10 mai. Les inquiétudes sont restées fortes
mercredi, avec la crainte d'une contagion à d'autres pays très
endettés comme le Portugal et l'Espagne.



Les marchés boursiers ont de nouveau plongé, après la dégradation
de la note de l'Espagne par Standard and Poors, tandis que l'euro
touchait un nouveau plus bas sur un an, à 1,3129 dollar. La flambée
du taux des obligations grecques à 10 ans, après avoir dépassé
successivement 10% puis 11%, une première pour un pays de la zone
euro, s'est aussi apaisée et poursuivait sa redescente, à 9,919% à
16H09 GMT.

L'UE s'active

Décidé à éteindre l'incendie, le président de la Commission
européenne, Jose Manuel Barroso, a affirmé mercredi matin que l'UE,
la Commission et la BCE étaient "déterminées à garantir la
stabilité de la zone euro".



La Commission européenne a fait, elle, état de "progrès rapides"
dans les négociations, prévoyant de rendre son avis sur la requête
grecque "dans les prochains jours". La pression s'est fortement
accentuée sur la zone euro après la dégradation brutale, par
l'agence de notation Standard and Poor's, de la note de la dette de
la Grèce, à BB+, désormais rétrogradée au rang d'obligation
"pourrie".



C'est la première fois qu'un pays de la zone euro se voit relégué
dans la catégorie des investissements dits "spéculatifs" (junk
bonds), qui présentent un risque de non-remboursement.



agences/lan

Publié

Les Bourses repassent dans le rouge

Après avoir effacé dans la journée une partie de leurs pertes de la veille, les bourses européennes sont repassées dans le rouge à la fermeture, après l'annonce de la dégradation de la note de l'Espagne par l'agence Standard & Poor's.

A Paris, le CAC 40 a ainsi perdu 1,5% à 3787 points, tandis que l'indice DAX a fermé en baisse de 1,2%, à 6084,34 points.

A Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,3%, à 5586,61 points alors que la Bourse suisse a terminé en net recul à -1,37% à 6576,39 points.

A Wall Street, les gains enregistrés à l'ouverture se sont également envolés après la dégradation de la note espagnole. A la mi-journée, le Dow Jones affichait 11'001,58 points, en légère hausse de 0,1%.

A Lisbonne, l'indice PSI a perdu jusqu'à 6% dans la journée, avant de remonter la pente et de clôturer à -0,7% (7102,01 points) sur fond de perspectives d'avancées à Berlin.

La bourse d'Athènes a, elle, profité de la décision de l'autorité nationale de régulation d'interdire pendant deux mois la vente à découvert de titres bancaires pour gagner 0,6% à la fermeture, à 1707,35 points, après cinq journées consécutives de chute.

Précédemment, les bourses asiatiques avaient fortement chuté: -2,6% pour l'indice japonais Nikkei (10'924,79 points) à la fermeture, et -1,5% pour le Hang Seng de Hong Kong, à 20'949,40 points.

Pour beaucoup d'observateurs, la crise grecque et ses signes de propagation au Portugal et à l'Espagne représente désormais une menace bien réelle pour la zone euro.

En cas de réticences prolongées de Berlin, certains économistes craignent un scénario catastrophe: des gouvernements en défaut de paiement en cascade, une nouvelle crise bancaire, et un retour rapide à la récession pour une Europe qui retrouve à peine le chemin de la reprise.

Appel au calme de Madrid

Madrid a lancé un appel au calme et à la "tranquillité" après la dégradation mercredi de la note de l'Espagne par l'agence de notation Standard and Poor's.

"Nous avons un plan très sérieux de consolidation fiscale et de réduction du déficit pour le réduire à 3% en 2013. Nous avons adopté un plan d'austérité, nous avons mis en marche une réforme du marché du travail", ont précisé les autorités.

Le gouvernement espagnol a adopté fin janvier un plan d'austérité fixant pour objectif des économies de 50 milliards d'euros sur trois ans.