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Le Valaisan Eric Philippoz présente "Laisser les piolets au bas de la paroi"

Le spectacle "Laisser les piolets au bas de la paroi" du valaisan Eric Philippoz. [ericphilippoz.ch - Eric Philippoz]
Laisser les piolets au bas de la paroi / Vertigo / 5 min. / le 14 septembre 2017
Seul sur scène, le Valaisan Eric Philippoz raconte son histoire qui débute autour d'une bouilloire et deux sachets de tisane. Un spectacle à voir au théâtre TLH-Sierre jusqu'au 23 septembre.

En Valais plus qu'ailleurs, les artistes puisent leur inspiration dans le terroir local, dans les histoires de village ou de famille. C'est peut-être l'influence de l'ethnologue Bernard Crettaz qui a beaucoup écrit sur son canton.

Ou alors, le fruit d'un déracinement: la plupart des artistes valaisans ont dû quitter leur canton, émigrer en Suisse ou au-delà, pour intégrer des hautes écoles ou tout simplement trouver du travail et un large public. Tous gardent pourtant un lien fort avec leur terre d’origine. Et parler de ce qui vous touche de près, permet souvent d'aborder l'universel.

Un parcours déraciné

Prenez le cas d'Eric Philippoz, plasticien. Son pôle magnétique se trouve à Luc, un village situé sur la commune d'Ayent. Eric Philippoz en est parti. D'abord à Genève pour y étudier à la HEAD (La haute école d'art et de design) puis en Hollande. En 2012, c'est le retour à la case départ.

A Luc, il doit rénover l'ancien appartement de sa grand-mère. L'appartement se transforme en résidence d'artistes, manière d'amener sur Ayent le monde extérieur d'Eric Philippoz. Plusieurs années durant, "l'hôtel Philippoz" devient lieu d'exposition pour tous ses amis plasticiens venus du monde entier.

Une rencontre déterminante

C'est à cette occasion qu'Eric Philippoz rencontre la voisine de sa grand-mère. Une dame de passé 90 ans. Ils conversent. Un peu, beaucoup, très souvent. Elle souhaite rester anonyme, mais veut bien partager ses souvenirs et ses réflexions. C'est ainsi que naît le premier spectacle d'un plasticien habitué à la vidéo et aux installations qui a décidé de franchir le pas de la scène et du public: "

Ce récit de vie, il fallait l'incarner et j'ai eu l'impression d'avoir une mission.

Eric Philippoz, plasticien valaisan auteur du spectacle "Laisser les piolets au bas de la paroi"

Alors que l'on connaissait jusqu'ici ses films sur la chasse et sur les processions dans son village, ce spectacle est différent. Il s'agit de transmettre une mémoire et surtout une réflexion sur le sentiment d'appartenance à un lieu.

Comme Eric Philippoz, sa voisine a quitté Luc pour Genève et un travail d'employée de maison. Comme Eric Philippoz, elle se sent désormais d'un peu partout et de nulle part en même temps. Le titre de ce spectacle, "Laissez les piolets au pied de la paroi", est emprunté aux écrits de l'alpiniste français Gaston Rébuffat. Un clin d'œil aux passions communes des deux buveurs de cynorrhodon: la marche en montagne et les montagnes de livres.

Thierry Sartoretti/mg

"Laisser les piolets au bas de la paroi", TLH, Sierre, du 14 au 23 septembre 2017.

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