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"Mon chien-dieu", quand le théâtre est plus fort que la mort

Répétition de la pièce "Mon Chien-Dieu", dans la mise en scène de Joan Mompart. [Théâtre Amstramgram - Philippe Pache]
Théâtre: "Mon Chien-Dieu" / Vertigo / 4 min. / le 8 mai 2017
Jouée actuellement au Théâtre Amstramgram de Genève, "Mon chien-dieu" est une pièce de théâtre signée Douna Loup qui aborde le sujet de la mort par le biais de l’imaginaire et du fantastique. Une réussite.

Fadi et Zora sont deux gosses de 10 ans environ qui s’ennuient en été. Les copains du quartier sont tous partis en vacances et eux restent là. Ils traînent. Ils discutent. Ils parlent avec les mouches. Jusqu’au jour où le papi de Fadi part en urgence à l’hôpital et que Zora et lui trouvent un chien mort dans une maison abandonnée. Ils enterrent le chien. Et le chien revient, ressuscité. Ce n’est plus un cabot quelconque, c’est le Dieu Anubis.

Le comédien Joan Mompart signe la mise en scène et suit la veine de l’auteure Douna Loup. Aux faits, à l’explicite, au réel, il préfère la suggestion, le rêve, l’imaginaire. Qui ainsi devient plus fort que la mort et permet par ailleurs d’inventer des rites de passage et de faire son deuil.

Une histoire de vie

Sur la scène, un simple rideau de plastique et quelques pinceaux trempés dans le bleu permettent d’accompagner l’histoire, d’indiquer les lieux, donner à voir ce que voient Fadi et Zora, de ne pas tout dévoiler pour autant.

Les comédiens François Courvoisier et Charlotte Dumartheray forment un duo épatant. Leurs personnages sont par deux fois confrontés à la mort tout en découvrant parallèlement l’amour. "Mon chien-dieu" parle ainsi de la mort tout en offrant aux spectateurs, dès 9 ans, une belle histoire de vie.

Metteur en scène, Joan Mompart s’est trouvé confronté à une problématique de théâtre: comment figurer le chien?  Qu’il soit mort ou vif. Fallait-il prendre une peluche, un animal empaillé, un vrai chien? Le coup de génie aura été de choisir… une lampe baladeuse de garage. La vie se manifeste à travers l’intensité de la lumière et ainsi le spectateur doit à son tour entrer dans la dimension imaginaire de Fadi et Zora qui voient le chien s’envoler dans le ciel portant sur son dos le papi de Fadi.

Image d'une répétition de "Mon chien-dieu" au Théâtre Amstramgram à Genève. [Philippe Pache]

Dans la salle les enfants s’amusent des premiers baisers des deux tourtereaux. Et les adultes essuient une larme émue en songeant aux deuils passés et aux deuils à venir.

Thierry Sartoretti/aq

>>"Mon chien-dieu" est à voir au Théâtre Amstramgram à Genève jusqu'au 21 mai 2017

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