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Disparition de Trisha Brown, la grande dame de la danse américaine

La chorégraphe américaine Trisha Brown à Paris, le 5 janvier 2006. [AFP - JACQUES DEMARTHON]
La chorégraphe américaine Trisha Brown à Paris, le 5 janvier 2006. - [AFP - JACQUES DEMARTHON]
Grande dame de la danse américaine, Trisha Brown, 80 ans, s'est éteinte samedi: elle a influencé des dizaines de chorégraphes au fil de plus de cent pièces, marquées par la fluidité exceptionnelle de son style.

Cette pionnière de la "post-modern dance" née aux Etats-Unis dans les années 60 était malade depuis plusieurs années, mais son aura restait intacte.

Une tournée majeure de la compagnie Trisha Brown, fondée en 1970, ces deux dernières années à Paris, Lisbonne, Francfort, New York et Seattle avait attiré un vaste public.

Sa troupe a salué lundi "une des chorégraphes les plus acclamées et influentes de son époque", dont le travail "avant-gardiste a changé pour toujours le paysage artistique".

>> A voir, un archive sur Trisha Brown :

Archive Trisha Brown
Archive Trisha Brown / RTSculture / 2 min. / le 22 mars 2017

Pièces "fluides"

A Paris, le Théâtre national de Chaillot qui l'accueillait régulièrement a rendu hommage à un "parcours considérable, fait de chefs d’œuvre et de démarches originales".

Cette femme brune au port altier aura passé plus de cinq décennies à interroger la danse, à rompre avec les codes de la discipline pour inventer de nouvelles formes d'expression.

"Fluide" était l'adjectif qui revenait le plus souvent à propos de ses pièces.

afp/olhor

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Rompre avec les codes traditionnels

Née le 25 novembre 1936 à Aberdeen, dans l'Etat du Washington (nord-ouest), Trisha Brown, arrive à New York en 1961 et rejoint le Judson Danse Theater, où s'épanouit la créativité d'une foule d'artistes (les chorégraphes Yvonne Rainer, Steve Paxton, les musiciens Terry Riley, La Monte Young).

Ce collectif de danseurs, compositeurs et plasticiens, situé dans le quartier de Greenwich Village, cherche à rompre avec les règles traditionnelles de la danse moderne, qu'il juge trop codifiée.

Il introduit notamment les mouvements du quotidien, comme la marche, dans ses chorégraphies.

Décloisonner la danse

Elle a aussi été parmi les premiers chorégraphes à sortir de la "boîte noire" du théâtre, dansant aussi bien dans des galeries et musées que sur les toits ("Roof Piece", redonnée en 2015 sur les toits de Pantin en banlieue parisienne).

Sa danse exigeante est faite d'un enchaînement rapide de mouvements des bras et des jambes, mais aussi du cou et de la tête. Beaucoup ont comparé sa danse au mouvement de l'eau ou d'une onde, qui se répercuterait continuellement dans tout le corps.