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L'affaire Dutroux racontée au théâtre par des enfants à la Bâtie

La photo des acteurs de "Five Easy Pieces". [DR - Phile Deprez]
Théâtre: "Five Easy Pieces" / Vertigo / 7 min. / le 5 septembre 2016
Du 10 au 12 septembre 2016, à Genève, le Festival de la Bâtie accueille "Five Easy Pieces", une pièce de théâtre qui a bouleversé la Belgique avant de tourner dans le monde entier. L'analyse de Thierry Sartoretti dans "Vertigo".

Sur scène, une troupe d’enfants flamands racontent l’affaire Marc Dutroux, ce pédophile belge condamné pour l’assassinat de cinq personnes, de même que le viol et l’enlèvement de jeunes filles.

"Five Easy Pieces" est recommandée à un public dès 16 ans révolus, or les comédiens sur le plateau, à l’exception d’un adulte, ont entre… 8 et 13 ans. Cette juxtaposition entre l’une des pires affaires criminelles européennes et des enfants a d’abord suscité un scandale à l’annonce de sa création au printemps 2016 par le Centre culturel gantois Campo.

L'histoire et l'échec de la Belgique

Ce théâtre, qui travaille avec des enfants, avait proposé au metteur en scène suisse alémanique Milo Rau de monter un projet au sein de leur institution. Ce dernier a choisi comme thématique l’histoire de Marc Dutroux et ses conséquences politiques et sociales.

Pour Milo Rau, raconter l’affaire Dutroux à travers la voix d’enfants, c’est raconter l’histoire et l’échec de la Belgique et plus largement de l’Europe, via la gestion et la perte de ses colonies, la paupérisation de son tissu industriel, son manque de cohésion et de projet politique et ses crises sociales.

Un rôle de deuil et de catharsis

En Belgique, la pièce "Five Easy Pieces" a suscité un enthousiasme rare tant des médias que du public et a joué un rôle de deuil et de catharsis. Depuis, la troupe de Gant tourne dans le monde entier de l’Autriche à l’Italie en passant par Singapour.

Au micro de Thierry Sartoretti, le metteur en scène explique son travail et surtout les précautions entreprises pour aborder un pareil sujet avec de très jeunes comédiens.

Thierry Sartoretti/aq

>>Découvrez l'émission "Vertigo", du lundi au vendredi de 16h30 à 18h sur La Première et sur RTS Play

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Milo Rau, un metteur en scène qui aime la polémique

Metteur en scène mondialement connu, Milo Rau n’avait jamais travaillé avec des enfants. Son théâtre, très politique, souvent qualifié de "théâtre documentaire" est en revanche coutumier de la polémique et du débat public.

Par le passé, Milo Rau a ainsi reconstitué des procès (celui des Pussy Riots, sur place à Moscou, celui des trafiquants de diamants et des multinationales au Congo, celui des époux Ceausescu à Bucarest) ou encore reconstruit au théâtre un studio radio de la station Mille Collines, cette radio rwandaise qui avait appelé au génocide de la population tutsi.

On doit aussi à Milo Rau une pièce sur le tueur norvégien Anders Breyvik et plus récemment "Compassion", qui traitait à la fois de la crise des migrants aux portes de l’Europe et des génocides africains.