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D'Attalens à Dakar, un même théâtre autour de "L'arbre de la discorde"

Du 26 décembre au 6 janvier 2019, la troupe de l'association de théâtre de la Veveyse "De Cour à Jardin" s'est rendue à Dakar afin de rencontrer son homonyme sénégalais, la troupe "Les Capuches justicier" de l'école David Diop Mendès. [decourajardin.jimdo.com]
Spectacle: l'arbre de la discorde / Vertigo / 4 min. / le 25 avril 2019
Une quinzaine de jeunes comédiens entre 12 et 17 ans participent à un beau projet d'échange entre la Suisse et le Sénégal. Leur pièce commune, "L'arbre de la discorde", se joue ce week-end à Bulle. Visite en répétition.

La basse Veveyse porte un nom trompeur. En réalité, elle se trouve sur les hauteurs. Cette pointe du canton de Fribourg offre un beau coup d'œil sur les Alpes du Sud et sur le Léman. Pas le pire des endroits pour les Capuches justiciers de Dakar. Yacine, Cisko, Koki, Djim, Maïmouna et Fatou font partie de la troupe de théâtre de l'école David Diop Mendès. A 9 heures du matin, les voici dans cet ancien atelier de couture du village d'Attalens.

On s'échauffe d'abord sous la conduite de Vanessa Lopez, metteuse en scène de l'association De Cour à Jardin, venue répéter avec sa troupe de comédiens fribourgeois. Il y a là notamment Solène, Noumina, Corentin, Aurore, Célia, Mathilde et quelques autres. Toutes et tous ont entre 12 et 17 ans. La répétition de "L'Arbre de la discorde" peut commencer.

Le décor viendra plus tard: au milieu de la salle vitrée, deux tabourets posés l'un sur l'autre symbolisent l'arbre aux beaux fruits, objet d'une grande dispute villageoise et lieu de rencontre de deux amoureux façon Roméo et Juliette. On revoit les scènes, corrige certaines articulations et adapte les arrangements musicaux au Hang, ce bel instrument inventé à Berne, aux douces sonorités entre balafon africain et steel drum caraïbe.

Partage, voyage, théâtre et amitié

"L'arbre de la discorde" est né d'un échange de courriels entre Dakar et Attalens. La troupe sénégalaise du metteur en scène Mansour Diop propose une correspondance avec les étudiants comédiens de Cour à Jardin. La correspondance est devenue projet, partage et voyage. "On a rapidement réalisé qu'à force de communiquer, nous aurions envie de nous rencontrer pour de vrai", sourit Vanessa Lopez.

Il y a d'abord eu, à distance, une écriture à quatre mains de la pièce, entre conte et drame amoureux. "Le théâtre des Capuches justiciers est plus politique et social, porteur de messages, alors que le nôtre est plus axé sur le divertissement. Le mode du conte permettait de lier nos deux sensibilités". Une distribution façon moitié moitié entre Sénégalais et Suisses et une première représentation a eu lieu à Noël à Dakar devant un millier de spectateurs.

La suite se passe en Suisse durant la pause des vacances de Pâques. Six comédiens sénégalais sont du voyage retour. Ils retrouvent leurs pairs helvétiques et quelques figurants supplémentaires pour peupler les deux villages qui vont s'affronter dans cette affaire de fruits volés.

Sur un maillot bleu des Capuches justiciers, un slogan s'affiche en lettres blanches: "Le théâtre, une lumière pour l'intelligence". Elle brille du côté d'Attalens comme de Dakar.

Thierry Sartoretti/ld

"L'arbre de la discorde", aula du Cycle d'Orientation de Bulle, samedi 27 avril et dimanche 28 avril à 19h.

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