"Silo", un huis clos de science-fiction haletant et anxiogène

Enfermés dans un silo d'un kilomètre de profondeur construit sous terre, les dix mille derniers survivants de la planète Terre ne savent ni quand ni pourquoi cet endroit a été créé. Le gouvernement leur martèle que la Terre est devenue une planète dévastée et toxique et qu'il est impossible de sortir pour l'instant.

On leur raconte aussi qu'il y a 140 ans, des rebelles ont brûlé tous les livres, disques durs et archives, détruisant leur mémoire collective du passé. Des rebelles qui ont aussi tenté d'ouvrir le sas qui mène vers l'extérieur, mais la rébellion a été matée juste à temps.

Des caméras pour seul contact avec l'extérieur

A l'intérieur des 144 étages du silo, organisé de manière hiérarchique avec l'élite en haut et les machinistes tout en bas, les survivants vivent dans une certaine harmonie, malgré les nombreuses règles et mystères auxquels ils sont soumis. Il est par exemple interdit de posséder des objets de l’époque ancienne, appelés "reliques". Toute infraction majeure aux règles expose les contrevenants au bannissement à l'extérieur du silo et donc à une mort certaine. Et toute personne qui prononce la phrase "Je veux sortir" à haute voix devant témoin, ne serait-ce qu'une seule fois, est immédiatement condamnée à s'exécuter, sans possibilité de retour.

Le seul contact que la population a avec cet extérieur hostile se fait à travers des caméras qui montrent un monde en ruine, où l'on aperçoit parfois l'un de ces condamnés à mort nettoyer l'objectif d'une caméra avant de s'effondrer quelques mètres plus loin.

>> A voir: la bande-annonce de la série "Silo"

Et si tout cela n'était qu'un mensonge?

Dans le premier épisode de la série "Silo", on fait la connaissance d'un couple qui tente désespérément d'avoir un enfant, une envie qui est soumise à autorisation. On suit ainsi Allison (Rashida Jones), informaticienne, et son mari, le shérif Holston (David Oyelowo). Un jour, dans le cadre de son travail, Allison tombe sur une information qui remet en question tous les discours remplis de non-dits qu'on leur assène depuis toujours, ainsi que ses certitudes sur le monde extérieur.

D'abord réticent à entendre le point de vue de sa femme, Holston finira quelques années plus tard par arriver aux mêmes conclusions, lorsqu'il rencontre Juliette (Rebecca Ferguson que l'on vu dans plusieurs "Mission impossible" ou récemment dans "Dune"), une ingénieure qui veut découvrir la vérité sur la mort d'un être qui lui était cher. Et si on leur mentait depuis le début?

>> A écouter: la chronique de Crystel Di Marzo sur la série "Silo"

Un début prometteur

Adapté de la trilogie éponyme à succès signée de l'écrivain américain Hugh Howey, parue dans les années 2010, "Silo" est une série en dix épisodes que l'on doit au scénariste canadien Graham Yost ("Band of Brothers", "Justified"), accompagné du cinéaste norvégien Morten Tyldum ("Imitation Game", "Passengers").

Malgré un thème éculé d'un monde post-apocalyptique dans lequel les derniers survivants de la Terre tentent de survivre et un début qui fait largement penser à "Snowpiercer", à la différence qu'ici l'action ne se situe pas dans un train, mais dans un bunker souterrain, "Silo" arrive à tirer son épingle du jeu.

Le casting de haut vol, une très belle réalisation, un soin du détail dans les décors et une narration fluide permettent d'entrer sans problème dans cette histoire où la tension dramatique va crescendo sur les trois premiers épisodes déjà disponibles.

Sujets radio: Pascal Bernheim et Crystel Di Marzo

Adaptation web: Andréanne Quartier-la-Tente

^{"Silo", série en 10 épisodes disponibles sur Apple TV+. Un épisode ajouté par semaine jusqu'à la fin juin.}