"The Good Mothers" met en lumière ces femmes qui ont défié la mafia italienne

L'univers de la mafia italienne a toujours fasciné le monde du cinéma et des séries. En est résulté quelques chefs-d'oeuvre comme la trilogie "Le Parrain" de Francis Ford Coppola ou "Les Soprano", série réalisée par David Chase. Difficile donc de proposer un regard neuf et brillant en la matière. C'est pourtant ce que réussit "The Good Mothers", série italienne à voir actuellement sur Disney+, qui traite la thématique à travers un aspect moins connu, celui du destin des femmes qui vivent au sein de ces familles mafieuses.

Qu'elles participent directement ou non à des activités illicites, il est quasiment impossible pour celles qui n'ont souvent connu que cette vie-là d'imaginer fuir ou pire se dresser contre leur clan. Surveillées, dénigrées, parfois maltraitées, elles tiennent, la peur au ventre, leur rôle de bonne mère, fille, épouse ou encore soeur et se taisent. Mais il existe cependant quelques exceptions.

Briser l'omerta pour se libérer

Adaptée du livre du journaliste Alex Perry basé sur des faits réels et réalisée par Julian Jarrold et Elisa Amoruso, "The Good Mothers" est une série qui suit le destin croisé de Denise Cosco (Gaia Girace, révélée au grand public grâce à son rôle dans "L’amie prodigieuse"), Maria Concetta Cacciola (Simona Distefano) et Giuseppina Pesce (Valentina Bellè, "Les Médicis: Maîtres de Florence"). Trois femmes qui décident, dans les années 2010, de briser l'omerta afin de sortir du piège qu'est devenue leur vie au sein de la 'Ndrangheta, l'un des clans mafieux calabrais les plus redoutables au monde.

Réunies autour d'Anna Colace (Barbara Chichiarelli), substitut du procureur, elles vont tout faire pour détruire cette mafia de l'intérieur, sachant pertinemment le risque encouru pour celles et ceux qui trahissent le clan: soit a condamnation à mort. Un sacrifice qu'elles sont prêtes à faire afin de se défaire de l'emprise qu'a la mafia sur leur vie et d'assurer à leurs enfants un meilleur avenir.

Une vie faite de supplices

"Au-delà de la mise en scène et du jeu des actrices qui sont éblouissants, on est frappé de voir le supplice que vivent les femmes au sein de la mafia italienne, analyse la critique Emilie Jendly lors du débat séries de l'émission 'Vertigo' de la RTS. Leur propre père, leur propre mère, n'hésite pas à les sacrifier au nom du seul mot d'ordre qui règne dans la mafia qui est la loyauté. Il fallait un courage insensé à ces femmes pour braver l'omerta."

Justement récompensé d'un Serie Award, remis pour la première fois lors de la dernière Berlinale, "The Good Mothers" réussit également le pari de mettre de côté tout sensationnalisme pour montrer avec réalisme et de l'intérieur la vie au sein de ce clan mafieux calabrais. Edifiant.

Andréanne Quartier-la-Tente

"The Good Mothers", 6 épisodes, Disney+.