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"The Devil's Hour", thriller psychologique labyrinthique

Une image de la série britannique "The Devil's Hour" de Tom Moran. [Amazon Prime Video]
Ecrans – "The Devilʹs Hour" / Six heures - Neuf heures, le samedi / 6 min. / le 26 novembre 2022
La mini-série britannique "The Devil's Hour" diffusée sur Amazon Prime Video ressemble à un ambitieux thriller paranormal. Elle évoque le destin tourmenté d'une assistante sociale, élevant seul son fils autiste de huit ans, qui se retrouve liée à une série de meurtres brutaux.

Lucy Chambers (Jessica Raine) est travailleuse sociale et s'occupe des situations familiales et relationnelles difficiles. Elle se réveille toutes les nuits à 3h33, après de terrifiants cauchemars. Dans une maison hantée par les échos d'une vie qui n'est pas la sienne, son fils Isaac (Benjamin Chivers), huit ans, est enfermé dans une impénétrable coquille et ne manifeste aucune émotion.

Une enquête policière menée par l'inspecteur Dhillon (Nikesh Patel) va révéler que le nom de Lucy est inexplicablement lié à une série de meurtres brutaux et elle sera entraînée malgré elle, ou pas, dans la traque dʹun tueur en série (Peter Capaldi).

Dans "The Devil's Hour", on se demande assez rapidement s’il s’agit de cauchemars ordinaires causés par le stress et les tensions actuelles qui réveillent Lucy, ou si ce sont les résultats d'un traumatisme enfoui - comme le suggèrent d'autres hallucinations momentanées et des flashbacks apparents.

Thriller sensible

Lucy Chambers est divorcée depuis moins d’un an et la raison qui a poussé le couple à se séparer, c’est leur fils, Isaac, un enfant "différent". Isaac ne ressent aucune émotion, il est aussi influençable que vulnérable, et il voit et entend des gens qui sont totalement invisibles et inaudibles pour les autres.

Une situation qui rappelle entre autres celle de "La malédiction" (1976). Dans le film de Richard Donner, l'enfant s'appelle Damien. Cet orphelin de 5 ans, aux origines obscures, a été adopté le jour de sa naissance à l'insu de sa mère qui venait d’accoucher d’un enfant mort-né.

Outre l’attrait du suspense et du thriller, la série "The Devil’s Hour" s'avère être une sensible métaphore, presque une parabole, d’une relation parentale complexe, quasiment pathologique, et des conséquences qu’elle peut avoir sur une famille nucléaire minimale, à savoir une mère, un père, un enfant. Les difficultés relationnelles ne naissant pas ex nihilo, des traumatismes antérieurs, souvent refoulés, en sont généralement la cause. Cette problématique est particulièrement pertinente dans le scénario en forme de jeu de pistes vertigineux élaboré par le scénariste et réalisateur Tom Moran.

Au final, une série qui s'apprécie pour autant qu'on ne tente pas impérativement de comprendre toutes les étrangetés paranormales qui la rythment.

Sujet radio: Pascal Bernheim

Adaptation web: olhor

"The Devil’s Hour", mini-série en six épisodes d’environ une heure, à voir sur Amazon Prime Video.

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