L'événement n'est pas anodin puisque d'habitude, et cela depuis 13 ans, Renaud Capuçon joue sur un violon qui a près de 300 ans, un Guarnerius de 1737. Vendredi soir, dans l'Abbaye de Bèze, ses notes ont pris un sacré coup de jeune.
"C'est très émouvant", explique l'artiste à la RTS. "C'est comme un vin qui veut s'ouvrir. La sonorité reste encore un peu fermée, mais je trouve très beau ce parcours, avec ce bois qui a été choisi, cet arbre qui a été choisi, qui a été coupé, aimé", précise-t-il.
Pour Renaud Capuçon, il est important d'encourager la lutherie moderne, pas seulement l'ancienne, car il y a beaucoup de luthiers aujourd'hui qui font un travail remarquable.
Le bois suisse
En Suisse, le projet Swiss Ebony propose de fabriquer des violons avec du bois local depuis plusieurs mois. Les chercheurs sont en train de trouver une solution pour remplacer le bois d'ébène, protégé, qui sert à fabriquer la partie noire d'un violon que l'on appelle la touche.
Renaud Capuçon estime que la sonorité ne risque pas de changer et que cette proposition peut tout à fait être testée.
En attendant, le virtuose n'abandonnera pas pour autant son Guarnerius de 1737, ayant appartenu à son mentor Isaac Stern.
Pierre-Etienne Joye/mcc
Le luthier Christian Urbita
Le moment de la découverte de l'instrument fut également étrange pour Renaud Capuçon puisque c’était la première fois, depuis 13 ans, qu’il jouait avec un nouvel instrument.
C'est dans le parc de l'abbaye que le luthier Christian Urbita a parlé à l’érable sycomore dont est né le violon. "Un luthier un peu particulier qui en voyant l'arbre, a reconnu le jeune Renaud Capuçon qui venait chez lui à Cordes-sur-ciel dans le Tarn, où se déroule le festival 'Musique sur Ciel'", lit-on sur le site Culturebox.