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Les traités de paix jazz-rock des Belges TaxiWars attendus à Paléo

Les membres du groupe TaxiWars. [Paléo Festival - Michèle Müller]
Les membres du groupe TaxiWars. - [Paléo Festival - Michèle Müller]
Fidèle de Paléo au sein de dEUS, le chanteur belge Tom Barman est de retour à Nyon ce mardi soir aux commandes de TaxiWars, une formation qui a choisi de signer des traités de paix entre rock et jazz.

"Fever", annonce le titre de leur album paru l’an dernier. Mais en lieu et place de morceaux enfiévrés où jazz et rock, saxophone et guitares électriques se mèneraient une guerre de tranchées, TaxiWars paraphe plutôt des traités de paix.

Le répertoire de la formation belge, emmenée par la voix polyglotte de Tom Barman et le saxophone altier aux penchants free jazz de Robin Verheyen, s’avère plus chaleureux qu’ardent, apaisé que surexcité malgré quelques pics de tension et embardées plus rageuses. Peu importe ici si le jazz ou le rock mènent la danse ou la cadence, c’est l’union qui fait leur force.

Un leader charismatique

Au cœur du répertoire plein d’âme mais d’une grande liberté formelle du quartet passé cet hiver par Genève, avec basse et batterie et prenant parfois des inflexions funk ou punk, le charisme du leader de dEUS Tom Barman, 45 ans, entre chant et spoken word, fait toujours effet.

Abolisseur hors pair de frontières artistiques, épris de jazz et réalisant des compilations de standards, le Flamand d’origine est avant tout un passionné de cinéma. D’où sans doute les connexions stylistiques qu’il établit plus que jamais avec TaxiWars entre le 7e Art et cette note bleue qui l’a historiquement si bien servi, ne serait-ce que pour le fameux "Ascenseur pour l’échafaud" et sa BO signée Miles Davis.

Lors d’une rencontre pour le quotidien Le Temps il y a près de dix ans, Barman avait une belle formule pour résumer ses sources d’inspiration aux vases communicants: "Cinéma et musique sont intimement liés en moi. Ils activent des parallèles et des va-et-vient naturels. Ça tient à l'émotion, aux résonances qu'ils véhiculent". Et de poursuivre: "Je suis un peu comme la reine des abeilles. Je n'ai besoin que d'une seule fertilisation pour faire des milliers de bébés. Côté musical, ça a définitivement été le Velvet Underground". Warhol, La Factory, l’avant-garde musicale ne sont pas loin.

Au même titre que dEUS, figure de la scène indépendante internationale des années 1990, a engendré d’autres groupes depuis sa matrice originelle (Vive La Fête, Zita Swoon), à l’instar du rock depuis la nuit des temps, Barman s’insère dans un continuum fertile qui a cette fois trouvé dans le jazz et TaxiWars une nouvelle source de créativité. Fiévreuse ou non.

>> En concert à Paléo, Le Détour, 18 juillet, 18h45. En collaboration avec l’European Talent Exchange Programme (ETEP).

>> Toute l'actualité du Paléo Festival est à suivre ici : Le Paléo Festival ouvre ses portes mardi avec les Red Hot Chili Peppers

Olivier Horner/aq

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