Les tubes de l'été sont déjà connus grâce à l'analyse de données

Avant le règne d'internet, les tubes de l'été étaient lancés par les programmateurs de radio qui donnaient le rythme estival. Selon Karine Vouillamoz, cheffe d'antenne d'Option Musique, "aujourd'hui, c'est Youtube qui est le prescripteur".

Depuis l'avènement du web, le rôle des programmateurs a changé et les maisons de disques n'ont plus le même poids qu'auparavant, estime-t-elle. Les gens se servent eux-mêmes directement sur internet.

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AFP - Luis Ortiz

Analyser les données

La récolte de données permet de repérer les tendances. Spotify, la plateforme de streaming, analyse les habitudes de ses abonnés, la progression des titres, l'avis des experts musicaux, le buzz sur les réseaux sociaux pour donner un cocktail des 15 potentiels tubes de l'été.

Shazam, l'application qui permet de reconnaître le titre d'une chanson, analyse elle aussi les morceaux téléchargés et donne son classement par pays.

Karine Vouillamoz souhaiterait qu'un tube suisse s'empare des classements mondiaux, comme le titre "La Wax" du groupe genevois "Le Roi Angus". "Pour cela il faudrait beaucoup d'argent, beaucoup de moyens pour le porter hors des frontières suisses", rajoute-t-elle.

Pour accéder au hit parade, l'argent dépensé pour la promotion d'un titre reste le nerf de la guerre.

Du marketing et du mystère

Pour Willy Dezelu, responsable de la programmation musicale de La 1ère, "le tube de l’été c’est une bonne dose de marketing et un peu de mystère inhérent à la musique."

Selon lui, avec la segmentation des écoutes, il devient de plus en plus difficile de savoir précisément qui sera le grand gagnant de l'été. L’instinct du programmateur radio joue certainement un rôle important, mais aussi la connaissance de la manière dont le public "consomme" la musique, des artistes, saisir l’air du temps et certainement un peu de chance.

"Sans être prétentieux, un bon titre diffusé sur La 1ère peut devenir un tube, mais c’est sa qualité et la pertinence dans les émissions qui lui donnent sa place, pas le fait d’être ou non un tube" explique-t-il.

Les prédictions de Shazam proposent déjà des tubes, ce qui enclenche la "boucle infernale": j’écoute le tube que j'entends partout, on me diffuse ce que je veux entendre, c’est-à-dire ce que je connais parce que diffusé à la radio, et ainsi de suite.

La donne a beaucoup changé ces dernières années avec l'apparition des services de streaming comme Spotify, car chacun peut choisir son propre tube de l'été.

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