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"Le domino noir", un tube de 1837 à découvrir à l'Opéra de Lausanne

Julia Deit-Ferrand (à gauche) dans le rôle de Brigitte dans "Le domino noir" sur la scène de l'Opéra de Lausanne. [Jean Guy Python - Opéra de Lausanne]
"Le Domino Noir", un tabac de 1837 à Lausanne / L'écho des pavanes / 4 min. / le 11 mars 2023
Chassé-croisé amoureux à la cour d’Espagne, "Le domino noir" de Daniel-François-Esprit Auber a connu un immense succès populaire tout au long du XIXe siècle. Aujourd'hui tombé dans l'oubli, il renaît sur la scène de l'Opéra de Lausanne jusqu'au 19 mars.

"Le domino noir", opéra-comique de Daniel-François-Esprit Auber, a été donné plus de 1200 fois dans les 72 ans qui ont suivi sa création en 1837 à Paris. Mais depuis, l'oeuvre est restée dans les tiroirs de la plupart des maisons d'opéra, à quelques exceptions près. Heureuse nouvelle donc que cette production à découvrir à Lausanne ces jours.

A l'origine, la partition aurait dû se nommer "Minuit! ou la nouvelle Cendrillon" et les parallèles avec le conte populaire sont en effet nombreuses. Vêtue d’un domino noir, une longue cape munie d'un capuchon, la novice et cousine de la reine Angèle de Olivarès (Marie-Eve Munger) quitte incognito le couvent pour savourer une dernière fois les plaisirs de ce monde, avant d’entrer définitivement dans les ordres. Arrivée au bal, elle ne se doute pas qu’un cavalier, Horace de Massarena (Philippe Talbot), prétextant l’avoir déjà vue, va la courtiser. Angèle tente de rester fidèle à ses voeux, fuyant le bal et par la même occasion ses sentiments. Mais il est déjà minuit passé et la jeune femme est rattrapée par son destin. Au cours d’une folle nuit, elle va devoir se cacher, se travestir, changer de projet, pour enfin, sur un heureux hasard, changer de vocation.

>> A voir: le teaser du "Domino noir" à l'Opéra de Lausanne

Du théâtre comique

"La partition est extrêmement variée. On a des tons très différents tout au long de l'opéra, certains numéros sont comiques et hilarants, d'autres tonalités sont beaucoup plus dramatiques. De grands moments de théâtre comique rendent l'opéra assez délicieux", livre à la RTS la mezzo-soprano Julia Deit-Ferrand, qui interprète Brigitte de San Lucar, l’amie de l’héroïne Angèle.

La production donnée à l’Opéra de Lausanne dans une mise en scène signée Valérie Lesort et Christian Hecq a reçu le Grand Prix du meilleur spectacle lyrique français de l’année 2018 décerné par l’Association professionnelle de la critique de théâtre, musique et danse. Le spectacle se veut haut en couleur et est ponctué d'acrobaties effectuées par la troupe de danseurs sur scène.

"Le domino noir" sur la scène de l'Opéra de Lausanne. [Jean Guy Python - Opéra de Lausanne]"Le domino noir" sur la scène de l'Opéra de Lausanne. [Jean Guy Python - Opéra de Lausanne]

Trois tableaux variés

"Trois tableaux complètement différents correspondent aux trois actes de l'opéra, explique Julia Deit-Ferrand. Le premier se passe le soir du bal, dans une atmosphère festive. Le deuxième se tient chez le Compte Juliano, un ami d'Horace de Massarena, l'amoureux d'Angèle, tandis que le dernier acte a lieu au couvent. Chacun de ces tableaux a son ambiance et sa couleur".

Quant au rôle de la nonne Brigitte, que la chanteuse décrit comme espiègle et mutine, il nécessite une bonne dose de dynamisme. "C'est elle qui entraîne son amie Angèle à quitter le couvent secrètement. Elles ont la permission de minuit, mais tout ne va pas se passer exactement comme prévu", conclut Julia Deit-Ferrand.

Propos recueillis par Benoît Perrier

Adaptation web: mh

"Le domino noir" à l'Opéra de Lausanne, , à découvrir encore les 15, 17 et 19 mars 2023.

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