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Portrait de Gustavo Santaolalla, compositeur sur la série "The Last of Us"

Gustavo Santaolalla. [AFP - Theo Wargo/Getty Images for Songwriters Hall of Fame]
Du jeu vidéo à la série: le compositeur Gustavo Santaolalla met en musique "The Last of Us" / L'Echo des Pavanes / 16 min. / le 14 janvier 2023
La diffusion de la série très attendue "The Last of Us", adaptée du jeu vidéo à succès, vient de débuter aux Etats-Unis. En attendant de pouvoir la voir en Suisse romande, retour sur la prolifique carrière du compositeur argentin Gustavo Santaolalla qui en signe la musique.

Sorti en 2013, "The Last of Us" est un jeu vidéo d’action et d’aventure qui se déroule dans un monde post-apocalyptique, ravagé par une pandémie qui transforme les humains en mutants cannibales. Le joueur interprète Joel, un survivant qui se voit confier la protection d’une jeune fille prénommée Ellie, qui détient peut-être la clé d’un possible vaccin.

Enorme succès dès sa sortie, le jeu est désormais décliné en une série sur laquelle une partie de l’équipe créative du jeu vidéo a travaillé. Les deux rôles principaux sont campés par Pedro Pascal et Bella Ramsey.

Mise en ligne par HBO aux Etats-Unis le 15 janvier et visible en France sur Prime Video, "The Last of Us" n'est pas encore disponible en Suisse romande. La série pourrait être proposée par la RTS, actuellement en négociation pour acquérir les droits, d'ici à l'été 2023.

Une musique signée Gustavo Santaolalla

En attendant de pouvoir découvrir cette série, retour sur la carrière de Gustavo Santaolalla, le compositeur de la musique de "The Last of Us", qui avait déjà signé celle du jeu vidéo.

Au moment de la création du jeu vidéo, Gustavo Santaolalla, âgé aujourd'hui de 71 ans, avait une carrière et un palmarès déjà bien fourni. Compositeur de pop-rock et de musique, il avait su convaincre les créateurs du jeu qui recherchaient quelqu’un capable de créer une atmosphère musicale intimiste, connectée aux émotions ressenties par les personnages.

Le résultat, tout en retenue, à contre-courant de grosses productions similaires, avait fait mouche, et avait été applaudi autant par les joueurs que par les critiques.

"Iguazu", un titre emblématique

Gustavo Santaolalla est né en 1951 dans la région de Buenos Aires. Il commence à jouer de la guitare dès son plus jeune âge. À l’approche des années 1970, il commence à travailler pour la scène musicale argentine, en produisant des albums pour divers artistes, et forme son groupe, Arco Iris. Mais très vite, il décide de se consacrer à sa propre carrière, qu’il "organise" entre l’Argentine et Los Angeles.

Ses premiers albums en solo, salués par la critique, paraissent dans les années 1980. Et c'est sur "Ronroco", sorti en 1998, que figure une de ses compositions les plus emblématiques: "Iguazu", inspirée par les fameuses chutes d'Iguaçu situées à la frontière entre l’Argentine et le Brésil.

On retrouvera ce titre dans des publicités, des séries et dans de grands films américains, tels que "Révélations" et "Collateral" de Michael Mann. En plus d’être multi-diffusé, "Iguazu" consacre définitivement le style de Santaolalla, porté sur les instruments à cordes pincées sur des arrangements minimalistes.

Compositeur pour le cinéma

Le cinéma fait appel à lui à la toute fin des années 1990. L'Argentin approche alors de la cinquantaine et va connaître une nouvelle carrière dans la musique pour l’écran. Il compose les partitions pour trois films coup sur coup qui vont le mettre sur orbite: "Amours chiennes" et "21 Grammes", films choraux bien connus de Alejandro González Iñárritu, et "Carnets de voyage" de Walter Salles qui met en scène Che Guevara.

Des succès publics et critiques qui lui ouvrent les portes de Hollywood et lui permettent de rencontrer le réalisateur Ang Lee avec lequel il va collaborer sur "Le secret de Brokeback Mountain". Multi-récompensé, ce long métrage vaut à Gustavo Santaolalla un Oscar pour la meilleure musique de film.

De nombreuses récompenses

Le compositeur argentin enchaîne les succès et alterne les productions nord- et sud-américaines. Il décroche tout de suite après "Le secret de Brokeback Mountain" un second Oscar avec la musique de "Babel", là encore pour Alejandro González Iñárritu.

Désormais bien installé, Santaolalla mène de front son activité pour l’image et son travail en tant que producteur, qui lui vaut une flopée de récompenses, dont pas moins de douze Grammys Awards. Il collabore avec des artistes comme le chanteur Morrissey ou son compatriote le compositeur Osvaldo Golijov, et se fait même inviter à jouer dans un festival programmé par Eric Clapton.

Au cinéma, il continue de diversifier ses projets, tout en favorisant les opportunités de mélanger les genres et de diffuser la richesse de la musique latino-américaine.

Sujet radio: Pascal Knoerr

Adaptation web: aq

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