Il voulait faire un album où il ne faisait que chanter. De ce point de vue, "Only The Strong Survive" est une réussite puisque Bruce Springsteen, 73 ans, se glisse aisément et avec autorité vocale dans ces quinze reprises des usines à tubes soul qu’ont été entre autres la Motown ou la Stax.
Il faut dire que ce sont des morceaux qu'il connaît sur le bout de la langue puisque qu’il les avait déjà interprétés souvent à ses débuts dans les clubs du New Jersey où il jouait déjà les crooners et où le rhythm’n’blues a bercé son adolescence.
Arrangements souvent trop sages
Dans ce répertoire mélancolique composé de reprises de Jerry Butler ("Only The Strong Survive", 1968), Frank Wilson ("Do I Love You (Indeed I Do", 1965), des Commodores ("Nightshift", 1985), des Temptations ("I Wish It Would Rain", 1967) ou de Jimmy Ruffin ("What Becomes of the Brokenhearted", 1966), on regrettera toutefois des arrangements un peu trop proprets et lisses par rapport à l’âpreté de certaines productions soul des années 1960.
Ce 21e album studio alternant standards et titres moins connus s’adressera ainsi surtout aux fans du Boss qui trouveront de quoi patienter avant un nouvel album original et sa tournée prévue en 2023. Les autres pourront y découvrir, éventuellement remis au goût du jour, un pan de l’histoire de la musique américaine de l'époque avec plein de cuivres et de chœurs.
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Bruce Springsteen, "Only The Strong Survive" (Columbia/Sony Music).