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De Woodkid à Luc Ferrari, les machines de Tinguely ont la cote musicale

La musique qui grince, de Woodkid à Jean Tinguely
La musique qui grince, de Woodkid à Jean Tinguely / Vertigo / 9 min. / le 24 juin 2022
Grinçantes et chantantes, les sculptures du Fribourgeois Jean Tinguely et leurs bruits attirent les musiciens de tous horizons et genres musicaux, des années 1960 à nos jours. A l'instar du Français Woodkid, de passage au Montreux Jazz Festival le 10 juillet.

En 1982, l'artiste sculpteur fribourgeois Jean Tinguely (1925-1991) dessinait la première affiche artistique du Montreux Jazz festival, dont Pierre Keller reprendra le lettrage pour le logo officiel du festival.

Quatre décennies plus tard, l’esprit du sculpteur fribourgeois revient animer le festival grâce au musicien français Woodkid. À l’affiche de l'auditorium Stravinski le 10 juillet, ce dernier y présentera pour la deuxième année consécutive son dernier album, "S16", sorti en 2020 et contenant les sons des machines de Jean Tinguely. Le terme "S16" correspond à l'élément chimique et au numéro atomique du soufre.

L’inspiration lui vient lors d’une exposition à Amsterdam, durant laquelle Woodkid enregistre les sons de ces machines. Il obtient également le droit de les réarranger légèrement pour les 'sampler' et en faire des boucles rythmiques. L'univers de Tinguely, rétro-futuriste, s'accorde à merveille avec celui de "S16", album dans lequel Woodkid met en scène le combat entre l'individu et la société vorace, entre l'homme et la machine titanesque.

Des bruits qui traversent les frontières

Si Woodkid semble être le premier artiste pop à se servir des sons des automates du Fribourgeois, il est loin d’être le premier musicien à les utiliser. Le milieu de la musique expérimentale aime aussi les sons des machines de Tinguely. En 1967, le compositeur français Luc Ferrari réalise un montage de ces bruits accompagnés de la voix de Jean Tinguely à partir d’un documentaire télévisé. Quant au Japonais Toshi Ichiyanagi, il consacre un disque entier à ces machines, nommé simplement "Music for Tinguely".

Plus récemment, le Canadien David Berezan a enregistré puis modifié le bruit de la chaîne de la sculpture "Hannibal II" lors d’une résidence à Bâle en 2005 et 2006, ville dans laquelle se situe le musée Tinguely.

Sujet radio: Pierre-Do Bourgknecht

Adaptation web: Myriam Semaani

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