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Dirty Sound Magnet réactive sa fureur rock psychédélique sur "DSM III"

Le groupe fribourgeois Dirty Sound Magnet. [DR - Michael Maillard]
Dirty Sound Magnet réactive son rock psychédélique / Vertigo / 8 min. / le 5 avril 2022
Sur leur troisième album intitulé "DSM III", les Fribourgeois de Dirty Sound Magnet s’aventurent encore dans les terres du rock psychédélique, avec des morceaux aux paroles volontiers sarcastiques sur la marche du monde et aux inflexions musicales plus électroniques.

Une production aussi épurée que puissante autour de quelques micros pour ce troisième album de Dirty Sound Magnet. Un groupe qui a su au fil des enregistrements se détacher de plus en plus de Led Zeppelin, son emblématique influence, et du rock des seventies en général - malgré quelques penchants pérennes pour les solos. Et qui au cœur de ses furies rock insère désormais davantage de moments plus atmosphériques et calmes.

L'acronyme DSM qui donne son nom à l'album se réfère au Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Le répertoire comporte davantage d’électronique dans ses compositions sans omettre le groove qui caractérise le trio. Un groove capté dans les conditions du live, comme le dernier album que Dirty Sound Magnet avait proposé durant la pandémie et baptisé "Live Alert".

"Le live est vraiment ce qui nous caractérise"

Stavros Dzodzos, chanteur et compositeur du groupe, indique à la RTS que ces deux dernières années vécues avec l’épée de Damoclès du Covid-19 s’étaient finalement révélées particulièrement inspirantes: "C'était surtout inspirant parce que l'on ne s'est pas reposés. On n'a pas abandonné ni laissé les bras et on a directement commencé à répéter, à jouer sans pression, ce qui nous a fait du bien car on était sur la route depuis des années".

Après deux albums plus expérimentaux et conceptuels, "Western Lies" (2017) et "Transgenic" (2019), Dirty Sound Magnet a capitalisé sur son énergie scénique pour donner naissance à ce nouvel album: "Le live est vraiment ce qui nous caractérise, c'est là que nous sommes le plus authentique et original. Cela nous ramène à l'essence de notre existence, même si la composition est aussi importante pour moi au-delà de la performance", poursuit Stavros Dzodzos.

"Un retour mystique vers le futur"

Le trio évoque "un retour mystique vers le futur", insistant sur la manière "religieuse" de pratiquer la musique: "On s'inspire beaucoup du passé, de la façon très libre dans les années 1960-70 de faire du rock. C'est pour cela que notre son est naturellement très vintage. Mais on emmène ce rock au 22e siècle, avec des thématiques actuelles dans les paroles ainsi que des influences musicales plus électroniques. En ce sens, notre répertoire actuel est davantage futuriste".

Au coeur des huit longs nouveaux morceaux du groupe se distingue notamment "Toxic Monkeys", qui évoque de façon ironique nos comportements humains et jette un regard sur notre société. Ainsi que deux titres chamaniques, à commencer par "Body in Mind", l'histoire d'un jeune homme versant dans la mode ésotérique pour essayer de draguer les filles, suivi de son pendant "Meet the Shaman", qui plonge quant à lui la tête la première dans cet ésotérisme moqué plus tôt.

Olivier Horner

Dirty Sound Magnet, "DSM III" (Hummus Records).

Le groupe est actuellement en tournée en France puis en Allemagne, mais revient en Suisse au mois de mai avec un concert le 7 mai à Saint-Gall; le 19 mai à Genève, au Groove; le 20 mai à Zurich.

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