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Quand la musique appuie sur le champignon

Brigitte Bardot lors de son show télévisé "Spécial Bardot" en 1967. [Jean Adda / Ina / Ina via AFP]
La chronique musique - La vitesse / La Matinale / 4 min. / le 15 septembre 2021
Adrénaline, plaisir et danger: vitesse et musique s’influencent mutuellement. De la "Harley Davidson" de Brigitte Bardot à "Born To Be Wild" en passant par "Fast Car" de Tracy Chapman, tour d’horizon des morceaux associés aux véhicules à grande vitesse.

Vitesse rime souvent avec plaisir. À l’instar de Brigitte Bardot dans "Harley Davidson", au-delà du moteur, la vitesse est synonyme de risques, d’adrénaline et même d’érotisme: "Quand je sens en chemin/ Les trépidations de ma machine/ Il me monte des désirs/ Dans le creux de mes reins/ Je vais à plus de 100/ Et je me sens à feu et à sang/ Que m'importe de mourir les cheveux dans le vent...".

La mythologie du rock’n’roll et celle du cinéma se nourrissent l’une de l’autre. Même si on ne sait pas piloter une moto, on comprend la passion de Steppenwolf pour la vitesse dans la chanson "Born To Be Wild", extraite de la B.O. du film "Easy Rider". Les premières notes retentissent, et l’auditeur visualise immédiatement le bitume dans les années 1950 et 1960.

Un mode de vie parfois mortel

Peut-être a-t-on coutume de glorifier des gens qui prennent des risques à 200 à l’heure, parce que ces personnes osent ce que nous n’osons pas faire.

En 1955, James Dean meurt au volant d’une Porsche trop rapide. Passionné de vitesse et de course automobile, son mode de vie intense aura eu raison de lui. Un an plus tard, Edith Piaf monte sur la scène de l’Olympia à Paris et chante pour la première fois "L’homme à la moto": "Il portait des culottes, des bottes de moto/ Un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos/ Sa moto qui partait comme un boulet de canon/ Semait la terreur dans toute la région".

La vitesse et son adrénaline sont très agréables. Malheureusement, cette passion n’est pas toujours bonne pour la santé: l’amiante, utilisée par Steve McQueen pour ses propriétés anti-inflammables dans ses combinaisons, aura raison du pilote et acteur américain. Sur nos terres helvétiques, le pilote fribourgeois Joseph dit "Jo" Siffert, décédé en 1971 sur un circuit de Formule 1, possède son propre film hommage. "Live Fast Die Young", sorti en 2005, contient une bande-son très sixties et rock’n’roll, dans laquelle se trouve la fameuse chanson intitulée "Top Speed", interprétée par Stereophonic Space Sound Unlimited et composée par Netz Maeschi.

Quant au chanteur français Benjamin Biolay, il publie en 2020 "Grand Prix", un album en hommage à Jules Bianchi, pilote français décédé lui aussi à la suite d’un accident sur le circuit.

Ralentissement

De l’autre côté du compteur de vitesse, certains morceaux marquent par leur rythme lent, tout en inspirant la sensation de vitesse. Le film "Drive", où Ryan Gosling joue le rôle d’un cascadeur et chauffeur nocturne pour des criminels, marque par un morceau en particulier: "Nightcall" de Kavinsky. Durant cette scène d'ouverture très calme, contrastant avec le reste du film, la voiture de Ryan Gosling glisse doucement dans les rues de Los Angeles. Parce qu’il y a encore mieux que rouler vite: savoir qu’on pourrait rouler vite, mais ne pas le faire.

C’est l’histoire d’une femme qui vit dans un quartier pauvre, et qui voudrait s’enfuir très vite: dans "Fast Car", Tracy Chapman exprime avec tranquillité et douceur une envie intense de partir très vite. "You got a fast car/ I want a ticket to anywhere/ Maybe we make a deal/ Maybe together we can get somewhere/ Any place is better/ Starting from zero got nothing to lose" "Tu as une voiture rapide/Je veux un ticket pour n’importe où/Peut-être qu’on peut s’arranger/Peut-être qu’ensemble, on peut s’en sortir/N’importe où sera mieux qu’ici/Recommencer de zéro, rien à perdre".

Sujet radio: Yann Zitouni

Adaptation web: ms

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