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"Medicine at Night", le rock énergisant décevant des Foo Fighters

Le chanteur et guitariste des Foo Fighters Dave Grohl sur scène à Colombus, dans l'Ohio aux Etats-Unis, le 19 mai 2019. [Keystone - Amy Harris/Invision/AP]
Le chanteur et guitariste des Foo Fighters Dave Grohl sur scène à Colombus, dans l'Ohio aux Etats-Unis, le 19 mai 2019. - [Keystone - Amy Harris/Invision/AP]
Les Américains Foo Fighters emmenés par le chanteur et guitariste Dave Grohl publient "Medicine at Midnight". Un dixième album studio de rock énergique au groove dansant, en forme de parenthèse agréable à défaut d'être durable au coeur de la crise sanitaire.

Dans la foulée de leur prestation enregistrée lors de la journée d'investiture du nouveau président américain Joe Biden, les Foo Fighters ont publié début février leur dixième album studio, "Medicine at Midnight". Un album survitaminé au groove dansant, dont l'énergie finit parfois par épuiser comme c'est souvent le cas dans le répertoire du groupe américain taillé pour les stades emmené depuis vingt-cinq ans par le chanteur et guitariste emblématique Dave Grohl.

Pas de quoi bouder toutefois le plaisir de ces retrouvailles rock pleine de cavalcades et de mélodies volontaires, de choeurs féminins et de funk métallique que n'aurait pas renié David Bowie période "Let's Dance". Neuf nouveaux titres énergiques et compacts, lancés par le biennommé "Making a Fire", qui s'autorisent qu'une seule fois à reprendre leur souffle durant une ballade aux accents soul ("Chasing Birds").

Les grosses guitares innervent ainsi "No Son of Mine" en guise de clin d'oeil appuyé à Motörhead ainsi que "Waiting on a War" qui évoque une angoisse d'enfance tenace de Grohl. Alors que "Cloudspotter" rappelle le style de Queens of the Stone Age, groupe avec lequel Dave Grohl a collaboré.

Peu de surprises

Bouclé fin 2019 avant la pandémie, ce nouvel album certes solide ne comporte hélas que peu de surprises et d'expérimentations. Depuis les débuts des Foo Fighters nés sur les cendres de Nirvana, dont Dave Grohl a été le batteur, la formation a mêlé les mélodies évidentes à un rock au son brouillé et saturé, un pied dans le rock alternatif et l'autre dans la FM. "Medicine at Midnight" ne déroge pas à cette règle, l'exacerbation des saturations en moins.

Si sa dimension euphorisante tranche avec l'époque plombée et que ses chansons semblent surtout taillées pour être reprises à tue-tête par les foules en concert, ce dixième album s'achevant par "Love Dies Young" aura au moins eu le mérite d'être une parenthèse agréable (à défaut d'être durable) au coeur de la crise sanitaire. Mais souligne cruellement le fait que les chansons des Foo Fighters semblent toujours aussi interchangeables.

Olivier Horner

Foo Fighters, "Medicine at Midnight" (RCA Records).

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