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A Lausanne, la Haute Ecole de Musique lutte contre le blues sanitaire

Afin d’aider les étudiants pendant la pandémie, la Haute école de musique de Lausanne (HEMU) a mis en place des mesures de soutien, parmi lesquelles des aides financières et des consultations psychologiques. [Depositphotos - inside-studio]
LʹHEMU lutte contre le blues sanitaire / L'Echo des Pavanes / 17 min. / le 3 février 2021
Afin de soulager la communauté étudiante fragilisée par la crise sanitaire, la Haute Ecole de musique de Lausanne (HEMU) met en place des mesures de soutien.

Pour réussir une formation professionnelle musicale, il ne suffit pas de pratiquer son instrument de manière intensive. La pratique collective, l’expérience des scènes et les échanges avec le public font partie de l’apprentissage du métier de musicien.

En temps normal, la plupart des étudiants des hautes écoles de musique enchaînent des "cachetons" qui leur permettent non seulement d’arrondir les fins de mois, mais aussi de développer leur réseau artistique et d'acquérir une expérience professionnelle.

Or, depuis le début de la crise sanitaire, les jeunes instrumentistes en formation sont non seulement privés de petits boulots liés à leur spécialisation, mais ils se retrouvent aussi coupés de ce qui constitue le cœur de leur apprentissage: la scène et le partage de leur art avec le public.

Et même si, après les enseignements à distance du premier semi-confinement, les hautes écoles de musique ont pu reprendre les cours d’instrument individuels et en petites formations, les étudiants se retrouvent de plus en plus souvent confrontés à la démotivation, au stress et à l’angoisse liée aux préoccupations financières.

Espaces d’écoute et assistance psychologique

Consciente que cette "situation exceptionnelle" est appelée à durer, la Haute Ecole de Musique de Lausanne (HEMU) a mis en place des mesures de soutien liées aux besoins spécifiques des instrumentistes. "Tout d’abord, au sein de l’école, chaque étudiant a une personne de contact qui peut être jointe en cas de problèmes", explique Angelika Güsewell, chercheuse en psychologie et directrice de la recherche à l’HEMU.

"Nous avons également créé des espaces d'écoute, sous forme de séances en petits groupes pour simplement discuter, écouter et permettre aux étudiants de faire part de leurs soucis, de leurs inquiétudes et exprimer leurs besoins afin que l’école puisse proposer, ensuite, des solutions appropriées".

Il est également possible de solliciter un soutien auprès de personnes extérieures à l’institution - assistante sociale, infirmière et psychologue -, et enfin, en cas de mal-être profond, une consultation avec un psychiatre peut être envisagée dans le cadre d’une convention passée entre l’HEMU et le département de psychiatrie du CHUV.

Bourses COVID

Parallèlement aux mesures de soutien psychologique, l’HEMU se préoccupe également de la précarité des jeunes musiciens privés de performances rémunérées. Ainsi, au cours des dix derniers mois, une centaine d’étudiants ont été soutenus par l’institution qui a débloqué 250'000 francs via des appels aux dons et la Fondation culturelle HEMU-CL.

Si ces bourses d’urgence sont évidemment saluées par les principaux concernés, Floriane Derthe, étudiante dans la classe de chant de Brigitte Balleys, relève que la plus grande mesure de soutien psychologique "est tout simplement que l'école soit ouverte, qu'on puisse aller travailler dans les studios et avoir nos cours d'instrument et de chant en présentiel".

Anya Leveillé/olhor

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Des étudiant·e·s s'emparent des micros d'Espace 2

Du lundi 8 février au vendredi 12, Espace 2 ouvre son antenne de 18h à 20h à des étudiantes et étudiants en master de la Haute Ecole de Musique de Lausanne. Dans le cadre des "masters sur les ondes", les jeunes artistes qui le désirent développent un programme de récital, le jouent et le défendent au micro. C'est parfois leur première expérience de l'interview radio, un exercice délicat pour lequel on les coache au préalable.

Les dix projets retenus cette année sont des plus variés. Pêle-mêle, on y trouve le lundi une évocation de la figure d'Ophélie, un personnage du "Hamlet" de Shakespeare à travers les œuvres de Lili Boulanger ou d'Ambroise Thomas ; le mardi une version pour quintette à vents de "Shéréhazade" de Rimsky-Korsakov ; le mercredi, un programme pour violon solo qui unit la musique contemporaine de Luciano Berio au baroque de Bach ; le jeudi, des transcriptions pour harpe de Haydn et Mozart et, le vendredi, un hommage à deux compositeurs italiens méconnus du début du XXe siècle. C'est sans compter les cinq autres propositions non mentionnées ici. Créativité et musicalité seront au rendez-vous.

Ecoute en direct ou sur rts.ch/echo.