Des enfants regardent le Père-Noël dans le ciel. [Fotolia - Konstantin Yuganov]
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Les huit chansons de Noël les plus surprenantes

>> La chanson de Noël a longtemps constitué un marché lucratif. Même si la tendance n'est plus au beau fixe, des artistes continuent année après année à honorer cette tradition. A l'image du groupe américain Calexico avec "Seasonal Shift", du Français Chassol avec "The Message of Xmas", de l'Américaine Mariah Carey qui ne cesse de remettre le couvert ou de Chilly Gonzales qui vient de publier "A Very Chilly Christmas", un concept album où il dénude au piano des incontournables du genre.

>> Cet album à glisser sous le sapin se démarque ainsi de la majorité des disques de Noël imaginés à la va-vite et souvent cyniquement par les stars internationales du show-business pour renflouer un peu plus le tiroir-caisse.

>> A l'inverse, la tradition du chant de fin d'année recèle aussi quelques trésors moins connus mais souvent bien surprenants, à l'instar de la version punk de "Jingle Bells" par les Sex Pistols ou de l'intégralité de l'album "A Christmas Gift For You" de Phil Spector. Florilège de quelques morceaux de bravoure originaux.

Olivier Horner

"Blue Xmas (To Whom It May Concern)" (1962)

Miles Davis

Du swing, de la mauvaise humeur et de la cruauté sur ce titre du légendaire trompettiste américain Miles Davis accompagné du chanteur Bob Dorough.

Paru sur la compilation "Jingle Bell Jazz" qui accueillait aussi notamment Duke Ellington et Dave Brubeck, ce titre constitue une critique en règle du consumérisme de la période des fêtes et des gens qui s'achètent une bonne conscience de charité chrétienne sur un air enjoué rafraîchissant.

"Don't Believe in Christmas" (1965)

The Sonics

Ils ne croient pas en Noël et l'affirment haut et fort, de façon la plus rock et véloce. Les Américains The Sonics ont enregistré l'une des chansons parodiques parfaites du genre, où "le gros monsieur ne s'est pas montré" quand les enfants ont veillé tard.

Le titre plié en moins de deux minutes a été publié sur leur premier album "Here Are The Sonics", qui comporte deux autres morceaux pour des fêtes moins béates.

"La fille du Père Noël" (1966)

Jacques Dutronc

"Je l'ai trouvée au petit matin/Toute nue dans mes grands souliers/Placés devant la cheminée/Pas besoin de vous faire un dessin/ De battre, mon coeur s'est arrêté/ Sur le lit j'ai jeté mon fouet/Tout contre elle je me suis penché/Et sa beauté m'a rendu muet..."

Dutronc chante l'histoire d'une rencontre entre une certaine Marie-Noëlle, la fille du père Noël, et un certain Jean-Balthazar, le fils du père Fouettard. Un petit conte de Noël décalé pour adultes qui vire au fiasco. Pas de happy end ici mais un épilogue en forme de râteau sévère pour celui qui fouette les enfants pas sages. La jeune chanteuse Clara Luciani vient d'enregistrer sa version de ce titre grinçant toujours aussi populaire.

"Father Christmas" (1977)

The Kinks

Sur le modèle du célèbre "Petit Papa Noël", de miséreux enfants réclament plutôt de l'argent à la place de jouet ainsi que du travail pour leurs parents dans cette version pop caustique des classieux anglais The Kinks.

"Merry Christmas (I Don't Want to Fight Tonight)" (1987)

The Ramones

Si le punk et Noël sonnent assurément antinomique, The Ramones comme les Sex Pistols ont prouvé le contraire. Publiée en face B du single "I Wanna Live", la première chanson de Noël de la formation dénote une forme d'innocence et de pacifisme propre à ces punks américains d'un autre type, moins vindicatifs.

Ce titre bref de deux minutes et cinq secondes connaîtra davantage de succès par la suite et après la dissolution du groupe qu'à sa sortie, se voyant repris dans des publicités télévisées notamment.

"Christmas in Hollis" (1987)

Run-DMC,

C'est l'une des premières chansons hip-hop de Noël. "Christmas in Hollis" de Run-DMC a contribué à dépoussiérer le genre à sa sortie en 1987 sur une compilation de fin d'année caritative.

Loin des merveilles et des féeries fantasmées de Noël, la chanson qui sample un titre soul de Clarence Carter ("Back Door Santa") et "Jingle Bells" notamment ancre ses paroles dans la réalité des rappeurs américains mais lui permet de s'inviter à toutes les tables des fêtes.

"Petit Papa Noël" (1988)

Trust

Cette chanson créée en 1944 en pleine Seconde Guerre mondiale est rapidement devenue un immense succès mondial. L'interprétation de Tino Rossi la popularise notamment en 1946, bien qu'il en dénature le texte original où un enfant demande au Père Noël de justement ne pas lui offrir de jouets mais plutôt de lui rendre son papa à lui, prisonnier de guerre en Allemagne.

Parmi la ribambelle de reprises de "Petit Papa Noël", celle proposée par le groupe de hard rock français Trust, qui vient d'ailleurs d'annoncer une nouvelle tournée en 2021, détonne par son climat musical radical à mille lieues des airs connus de cette quasi berceuse des fêtes de fin d'année.

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"Fairytale of New York" (1987)

The Pogues

C'est devenu l'hymne des fêtes de fin d'année dans les pubs britanniques par excellence. La chanson suit à la veille de Noël un immigrant irlandais qui rêve à des vacances passées alors qu'il se trouve dans une cellule de dégrisement de la police de New York...

Shane MacGowan, le chanteur des Poges, déroule ensuite à la façon du monologue intérieur les espoirs de jeunesse d'un couple aux espoirs de jeunesse brisés par l'alcool et la drogue sur fond de folk-rock irlandais. Le clip de ce titre au lexique controversé car peu politiquement correct met en scène l'acteur Matt Dillon en officier de police au côté de MacGowan.