Aux prémices de la dance music était le disco qui, de 1974 à 1979, va envahir le monde depuis New York. C'est là que les communautés gay, noire et latine se côtoient et se mélangent sur les dancefloors du Loft ou de la Gallery bientôt baptisés discothèques.
Temples de la libération sexuelle et des paradis artificiels, ces boîtes de nuit haut en couleurs sont surtout le terrain de jeu des DJ qui font danser les foules sur de la soul, du funk ou des raretés afros et latines. Avant que le film "Saturday Night Fever" n'achève de les populariser et ne devienne l'un porte-drapeaux du disco.
L'explosion du phénomène disco s'insère dans une époque en proie à une crise économique et existentielle. Ses figures notoires, de Donna Summer aux Bee Gees, de Gloria Gaynor à Chic et Village People, participent autant à un changement de l'histoire de la musique qu'à l'accompagnement des revendications de minorités autrefois silencieuses. C'est qu'indique le livre de Belkacem Mezine, "Night Fever: 100 hits qui ont fait le disco" tout juste paru.
Le disco souvent oublié dans l'histoire
Régulièrement oublié historiquement entre les courants funk et hip-hop, le disco "est beaucoup plus important qu'on ne le croit en termes d'impact sur la musique. Même si il y a aussi eu des images péjoratives du disco (...)", relève Belkacem Mezine qui avait déjà publié un ouvrage sur le funk. Comme si cette musique noire née dans la communauté homosexuelle ne comptait pas en raison de ses origines.
Une autre réticence à classer le disco parmi les grands courants de la musique noire pourrait provenir du fait que de nombreux producteurs et musiciens blancs, américains et européens, se sont illustrés et sont devenus incontournables. Giorgio Moroder, Cerrone, ABBA ou The Bee Gees, incarnent la version blanche du disco, explique Belkacem Mezine.
Interview radio: Ellen Ichters
Texte et adaptation web: Olivier Horner
"Night Fever: 100 hits qui ont fait le disco", Belkacem Mezine (Editions Le Mot et le Reste).