Le futur du rap pourrait bien se dessiner à Namur. Les Belges de Glauque viennent de sortir un mini album particulièrement fort et novateur. Ce jeune groupe réunit cinq musiciens et rappeurs, dont les frères Lemage qui se partagent le micro.
Ensemble, ils développent un son puissant et synthétique, tantôt ample et chloroformé, tantôt lancinant. Côté textes, Glauque pose un constat sans fard sur la société et tout particulièrement la jeunesse, en proie à toutes les dépendances. D'où leur patronyme choisi de Glauque.
En fait, ce nom leur est venu un peu par hasard. Davantage en référence à la couleur glauque, vert blanchâtre ou vert eau, qu'à une ambiance délétère. La teinte leur a plu et elle permet de tout projeter.
Qualité de la production et lyrisme
Et dès son premier morceau paru l'an dernier, "Robot", le groupe fait sensation. A cause de son texte où le rappeur fait une auto-analyse clinique de ses relations amoureuses.
Ce qui frappe aussi, c'est la qualité de la production, le lyrisme qui s'en dégage. La radicalité belge est une nouvelle fois à l'œuvre. Louis Lemage, l'une des voix et des plumes de Glauque, ne se considère toutefois pas que le groupe représente le porte-voix d'une génération: "Non, pas du tout. On a l'impression et la volonté de s'exprimer d'un point de vue purement subjectif. Sans volonté de dénoncer quoi que ce soit ou d'y poser une morale. Cela peut résonner chez les gens comme une révolte envers le monde et la société mais ce n'est pas la volonté de notre démarche (...) On a pas envie d'être dans une position de lanceur d'alerte ou de moralisateur".
Michel Masserey/olhor
Glauque, GLAU//QUE.