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Une exposition virtuelle retrace l'histoire du disco français

Le chanteur français Claude François et ses fameuses "Claudettes" sur le plateau de l'ORTF, en octobre 1969. [AFP - Archives]
Une exposition virtuelle en ligne retrace l’histoire du disco français / Le 12h30 / 3 min. / le 3 janvier 2020
Peu reconnu, le disco détient pourtant une véritable valeur artistique et sociologique démontre le Musée de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique en France) dans une exposition à découvrir en ligne.

Influencé par l'Afrique, le disco puise surtout son origine dans les débuts de l'électro. Et il répond aux besoins de son époque, la fin des 30 Glorieuses et les chocs pétroliers des années 70. "C'est comme si l'Occident réalise soudain que tout ne serait pas toujours formidable", explique Jean-Pierre Pasqualini, commissaire de l'exposition du Musée de la Sacem. "Alors la jeunesse a envie d'oublier en faisant la fête le soir. Le disco représente en somme le paroxysme de la libération sexuelle initiée en mai 1968. Et les jeunes ont profité de la vie jusqu'à l'arrivée du sida". La découverte de la maladie, vers 1984-1985, porte alors un coup d'arrêt à un genre musical très associé à un mode de vie libertin.

Parmi les 18 titres emblématiques retenus par l'exposition virtuelle, on trouve le tube d'un Suisse, "Où sont les femmes?" de Patrick Juvet. A l'époque disco, la version anglaise de cette chanson écrite avec Jean-Michel Jarre a même fait danser les Américains au Studio 54, le temple du disco à New York, précise Jean-Pierre Pasqualini.

La musique du corps

La caractéristique musicale du disco? C'est le "kick" à la noire, le battement sur chaque temps à un tempo relativement élevé, environ 120 battements par minutes. Un rythme qui favorise la danse. Le disco est une musique corporelle et pas intellectuelle, ce qui explique peut-être pourquoi il n'est toujours pas reconnu à sa vraie valeur, relève Jean-Pierre Pasqualini. "J'attribue au disco une vraie valeur artistique et sociologique, car c'est une musique qui a réussi à conquérir la planète au même titre que des musiciens comme Brel ou Piaf. Il a donné de l'émotion, de l'énergie, l'envie de danser, en plus il a traversé le temps, il n'y a aucune raison qu'il ne fasse pas partie du patrimoine", regrette-t-il.

Déclinée en plusieurs chapitres chronologiques et enrichie de nombreuses archives à voir ou écouter, l'exposition virtuelle redonne ses lettres de noblesse à un genre sinon méprisé, du moins peu reconnu.

Sujet radio: Sylvie Lambelet

Adaptation web: mh

L'exposition "Le disco français" est à découvrir sur le site du Musée de la Sacem

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