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Milliers de fans en Côte d'Ivoire pour les funérailles de DJ Arafat

Après des crises d'hystérie à l'annonce de sa mort, les fans de DJ Arafat se sont rendus par milliers à la cérémonie organisée pour lui rendre hommage à Abidjan. [Thierry Gouegnon]
Milliers de fans en Côte d'Ivoire pour les funérailles de DJ Arafat / Le Journal horaire / 31 sec. / le 31 août 2019
Des milliers de fans ont rendu hommage vendredi à Abidjan à la star du "coupé-décalé", le chanteur ivoirien DJ Arafat, lors d'une cérémonie exceptionnelle au stade Félix Houphouët-Boigny, le plus grand de Côte d'Ivoire.

Des écrans géants ont été installés dans des quartiers populaires d'Abidjan, dont Yopougon, Koumassi, Abobo, ainsi qu'à Cocody-Angré où résidait DJ Arafat, pour suivre la cérémonie retransmise en direct par la Radio-Télévision publique ivoirienne.

Le quartier du stade était quadrillé depuis le matin par les forces de l'ordre. Quelque 6500 hommes ont été déployés, selon la radio-télévision publique ivoirienne, pour éviter les débordements.

Accident de la route

Le décès du "Yorobo" (un de ses surnoms) a suscité un émoi national en Côte d'Ivoire : dirigeants politiques, stars de football et artistes de renom se sont succédé pour "saluer son talent". Le chanteur a été décoré à titre posthume de l'ordre national du mérite culturel.

DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, est mort le 12 août des suites d'un accident de moto à Abidjan. L'annonce de sa mort avait donné lieu à des scènes d'hystérie parmi ses fans.

Genre musical, mais aussi attitude, le coupé-décalé, musique au rythme endiablé utilisant souvent des sons électroniques, est né en 2003 dans les boîtes de nuit ivoiriennes pour se disséminer ensuite dans toute l'Afrique.

Samedi matin, la dépouille de l'artiste, père de cinq enfants, sera inhumé au cimetière de Williamsville à Abidjan.

afp/br

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Artiste influent

Né d'un père ingénieur du son réputé et d'une mère chanteuse, le jeune DJ Arafat s'était formé à la musique sur le tas. DJ dans les maquis de la rue Princesse à Yopougon, le grand lieu de la fête à Abidjan, il avait percé avec le titre Jonathan en 2003, avant d'enchaîner les tubes pendant 15 ans : Kpangor (2005), Djessimidjeka (2012), Maplorly (2015), Dosabado (2018), entre autres.

Arafat a "révolutionné le coupé-décalé, en mélangeant les sons, les rythmes. Il s'est par exemple inspiré de musiques traditionnelles africaines, mais aussi de l'afrobeat nigérian, du rap, du baile funk brésilien. Il était aussi un danseur exceptionnel", explique Frank Alcide Kacou, directeur label et publishing d'Universal Music Africa, la compagnie qui produisait l'artiste depuis 2013.

"Il était l'artiste le plus influent de l'Afrique de l'Ouest, avec une communauté de deux millions de fans sur facebook. Il commençait à percer en Europe et en Américain, à toucher un public au-delà de la diaspora ivoirienne, a-t-il ajouté.