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Le Concerto pour violon n°1 de Prokofiev ou le miracle de la lévitation

Je Sais Pas Vous.
Je Sais Pas Vous.
En 1925, le Russe Vladimir Levkov rêve d’un véhicule qui s’arrache aux frottements du sol. Mais deux ans avant Levkov et ses coussins d’air, Prokofiev, dans son concerto pour violon n°1, s’était déjà défait avec succès des contraintes de la gravité.

"Ma musique est faite de cinq matières premières, cinq caractères" dit Prokofiev. Classique, moderne, toccata, lyrique et motorique. "Motorique", c’est bien la pulsation scandée qu’on entend dans le Concerto pour violon n°1.

Un écrin serein parfait: à la fin du premier mouvement, Prokofiev peut nous resservir, avec flûte, harpe et cordes, sa mélodie d’entrée.  En musique, la toccata, c’est un rythme rapide et piqué. Caractère qu’emploie Prokofiev pour composer son deuxième mouvement. Mais le mouvement final, bien loin des hautes sphères aériennes, commence dans un climat moderne aux yeux de Prokofiev: une ironie grinçante.

Des courants aériens

On traverse des courants aériens surprenants pour finalement échouer sur l’accord qui avait eu le premier mot, et qui emportera vers les cieux le dernier.

L’aéroglisseur L-1 de Levkov ne passera jamais le stade du prototype. Trop lourd, trop coûteux, trop peu maniable. Prokofiev, lui, touche au septième ciel. L'univers dans lequel la musique se déploie a ceci de bon que les lois de la physique ne s’y appliquent pas de la même façon.

RTS Culture

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