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Le concerto pour violon de Jean Sibelius, l'échec transcendé en succès

Je Sais Pas Vous.
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SERIE D'ETE - A 14 ans, le compositeur finlandais Jean Sibelius se prend de passion pour le violon. Une ambition avortée, mais qui deviendra le terreau dans lequel s’ancreront les racines de son seul et unique concerto... pour violon bien sûr.

A 14 ans, Jean Sibelius se prend de passion pour le violon. Le coup de foudre n’est que relativement réciproque. 10 ans plus tard, il passe (mal) une audition d’orchestre, craque et pleure. Cette ambition avortée de violoniste sera le terreau dans lequel s’ancreront les racines de son seul et unique concerto... pour violon bien sûr.

Étrange début de concerto d'ailleurs où le violon joue plein de notes, mais où la musique n’avance que sur un orchestre irrégulier dans ses éclats d’humeur, irrégulier dans ses formules d’accompagnement.

Ce chant-là, est un chant qui n’est plus seulement romantique. Ce n’est plus seulement l’expression sentimentale d’un humain, de sa vie, de ses joies et de ses peines égocentrées. C’est la Terre, la force, la matière, c’est l’Univers, la Force incantatoire primitive.

Un échec transcendé en succès

Dans le final, la vérité grondante de Sibelius est en mouvement. Faisant allusion à Chopin, un musicologue qualifie le final de "Polonaise pour ours polaires", une étiquette reprise et répétée mille fois. Pourtant Sibelius est ailleurs.

Mille fois catalogué porte-parole de la nation finlandaise, peintre pittoresque du Nord, de la neige et de ses forêts, sa musique ancre ses racines dans la nature, dans les rochers. Mais ce qu’elle dit va bien au-delà des baleines, des élans, des ours polaires et des sapins. Son élan l’accroche à des forces bien moins visibles, bien plus puissantes.

Et au final, un échec de jeunesse transcendé en succès. Parti du côté sombre de la force du violon, Sibelius a trouvé la lumière.

RTS Culture

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