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La stupéfiante messe rock noire de The Cure électrise le Paléo Festival

La stupéfiante messe noire rock de The Cure électrise le Paléo Festival
La stupéfiante messe noire rock de The Cure électrise le Paléo Festival / RTSculture / 1 min. / le 26 juillet 2019
Le groupe anglais The Cure, emmené par la voix de l'iconique Robert Smith, a continué de célébrer les 40 ans de son rock sombre et anguleux jeudi soir au Paléo Festival. Deux heures durant, le groupe a irradié par ses noirceurs.

Leur dernier album original a beau remonter à 2008, The Cure n'a presque pas pris une ride depuis. Malgré l'éternel fard à paupières de son iconique chanteur Robert Smith, le groupe anglais semble plus moderne et vivant que jamais. Jeudi soir en clôture de la grande scène de Paléo, le quintet démontrait une fois encore sa science rock. Depuis qu'il a commencé à célébrer ses 40 ans de noirceurs new wave l'an dernier, The Cure semble même avoir retrouvé une seconde jeunesse.

En deux heures et près de 25 chansons, la formation emmenée par un Robert Smith enjoué qui continue d'arborer sa chevelure grasse hérissée en bataille sans peur du grotesque revisite son parcours jalonné de classiques qui ont marqué le rock contemporain. Le final, composé de sept titres officiant comme rappel, se révèle aussi stupéfiant qu'étourdissant.

Majesté rock

"Lullaby", "The Caterpillar", "The Walk", "Friday I'm in Love", "Close to me", Why can't I be You?" et un mémorable "Boys Don't Cry" achèvent d'enchanter une plaine de l'Asse qui était ressortie mitigée les soirs précédents par les performances de Christine and the Queens et Lana del Rey. De part en part de la scène, Robert Smith se balade même fièrement en son sombre royaume, esquissant quelques inhabituels pas de danse, sourire de vieux roublard ravi d'avoir joué un si bon tour rock à son audience.

Une fois encore, The Cure opère par phases climatiques, alternant mélancolie et furie, sinuosité et frontalité. Le premier temps s'achevant par un imparable quadruplé formé de "Never Enough", "Push", "Inbetween Day" et "Just Like Heaven". Le portrait du groupe qui se dédouble sur l'écran de fond de scène, image parfois inversée avec la formation de dos devant la foule de Paléo, ajoute soudain à sa majesté.

Une seconde phase intègre des compositions plus étales mais pas moins anguleuses comme "Play for Today", "A Forest", "Shake Dog Shake" et "Desintegration", juste avant cet épilogue en sept temps dont on se souviendra longtemps. A l'image des toiles d'araignées ou du découpage noir et blanc des portraits des musiciens emplissant les écrans en fin de concert, The Cure continue de tisser une toile rock qui a valeur de stupéfiante et inaltérable messe noire.

Olivier Horner

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