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Le spectaculaire retour survolté des Chemical Brothers à Montreux

The Chemical Brothers au Montreux Jazz Festival, le 8 juillet 2019. [2019-FFJM - Emilien Itim]
The Chemical Brothers au Montreux Jazz Festival, le 8 juillet 2019. - [2019-FFJM - Emilien Itim]
The Chemical Brothers, tandem electro anglais composé de Tom Rowlands et Ed Simons, a pris d'assaut lundi soir l'auditorium Stravinski du Montreux Jazz Festival. Un concert explosif et technologique orchestré par deux artificiers historiques.

Une explosion de beats et d'images de corps robotiques. Quand The Chemical Brothers investit l'auditorium Stravinski de Montreux lundi soir sur "Go", extrait phare de leur précédent album "Born in the Echoes", la salle se métamorphose sur le champ en dancefloor. Et "Free Yourself" d'enfoncer le clou à une allure folle sur des rythmes ravageurs avec son refrain en forme de slogan, "Free yourself, free me, dance". L'emblématique tandem électronique formé en 1992 à Manchester est donc bel et bien de retour en forme pour sa troisième venue sur la Riviera vaudoise.

Sur le côté gauche de la scène, Tom Rowlands et Ed Simons jouent déjà les artificiers survoltés penchés sur leurs machines et un écran géant crache un flot de visuels futuristes et robotiques dont ils ont abondamment usé pour les clips accompagnant leur dernier et neuvième enregistrement paru ce printemps baptisé "No Geography". Deux espèces de Goldorak sont aussi suspendus à chaque côté de la scène pour renforcer un propos où il est question notamment d’émancipation de robots androïdes.

Concert spectaculaire où l'énergie le dispute à la rage

Pour l'heure, c'est plutôt "les frères chimiques" qui libèrent un véritable feu d'artifice sonore et visuel, à coup d'acid-house qu'ils télescopent avec de la techno, du rock, du funk, du hip-hop et tout ce qui semble leur passer par la tête. Enchevêtrant habilement leurs classiques ("Swoon", "Hey Boy Hey Girl", "Galvanize", "Dig Your Own Hole" ou "Elektrobank") avec leurs morceaux récents ("Eve of Deconstruction", "Gravity Drops" ou "Got to Keep On"), le duo offre un spectaculaire concert où l'énergie le dispute à la rage entre les stoboscopes.

En exhumant fréquemment au fil des titres de "No Geography" l'instrument fétiche de l'acid house, l’antique synthétiseur-séquenceur Roland TB-303 en forme de basse analogique aux sonorités distordues et tapageuses, The Chemical Brothers trouve une cohérence d'ensemble avec son répertoire à succès passé et parvient sans peine à refaire du neuf avec du vieux.

Ne pas se laisser abattre et prendre du plaisir semble surtout rappeler avec fureur et vigueur chaque morceau de leur dance survoltée parfois ponctué de samples de voix engagées.

Olivier Horner

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