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Geeks, youtubeurs, nomophobie ou tweeter entrent dans le Petit Robert

Le directeur éditorial des dictionnaires Robert Alain Rey, ici en 2002 à Paris. [ERIC FEFERBERG / AFP]
Le directeur éditorial des dictionnaires Robert Alain Rey, ici en 2002 à Paris. - [ERIC FEFERBERG / AFP]
Une ribambelle de mots liés aux nouvelles technologies et à internet font leur entrée dans le millésime 2017 du Petit Robert, l'un des dictionnaires de référence de la langue française, disponible dès jeudi.

Les "geeks" et les "youtubeurs" font leur entrée dans le Petit Robert, ce que certains ne manqueront pas de "tweeter" même s'ils craignent les "trolls".

Dès jeudi, 150 mots vont venir enrichir les 2800 pages du Petit Robert. Parmi les nouveautés liées à la technologie, le terme "nomophobie" désigne une dépendance extrême au téléphone portable qui, comme on le remarque dans les transports en commun, affecte de plus en plus de personnes.

Ont aussi été retenus le mot "viandard", un adepte de la viande, face à son opposé "végane". Côté gastronomie, on retiendra l'"alfalfa", une luzerne riche en protéines, ainsi que le "pad thaï" ou le "piquillo", un piment doux du Pays basque.

Comment choisir?

"Choisir ces mots est un travail continu", explique vendredi le linguiste Alain Rey, éditeur du Robert.

Chaque année, entre un millier et 2000 mots qui ne sont pas dans le dictionnaire sont relevés par son équipe. "On engrange tout ce qui apparaît dans les médias et on essaye d'extraire ceux qui ont des chances de durer".

afp/sbad

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Coller à l'actualité

Une des forces du Petit Robert est de coller à l'actualité. On trouvera ainsi de nouvelles définitions pour "candidats au djihad" ou "radicalisation des jeunes".

La lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et l'afflux de réfugiés ont abouti à l'ajout des mots "peshmerga" (combattants kurdes) et "yézidi" (minorité kurde persécutée par l'EI) et notamment d'une nouvelle définition de "migrant".

Le "spoiler" énerve Alain Rey

Parmi tous les mots nouveaux, Alain Rey n'en a aucun de préféré même si l'on sent que les mots issus du monde francophone ont sa sympathie. On trouve cette année, venus de Belgique, les mots "ket" (gamin effronté) ou "tchouler" (pleurer abondamment).

Pour cet amoureux de la langue française "l'afflux monstrueux d'anglicismes" est un crève-coeur.

Mais, ajoute-t-il, "spoiler", un des mots nouveaux du dictionnaire, "m'énerve prodigieusement car il y a des mots français disponibles mais qu'on n'emploie pas" pour dire comment gâcher le plaisir d'un lecteur ou spectateur en lui dévoilant à l'avance des élements de l'intrigue.