Michel Houellebecq dit "n'avoir pas vu le danger" après avoir accepté de tourner un film porno

"Je ne pensais pas être suffisamment célèbre pour avoir une sextape. Ça arrive à des acteurs, des chanteurs, des présentateurs de télévision, des footballeurs, des hommes politiques. À des écrivains, normalement, non", ajoute le prix Goncourt 2010 pour "La Carte et le Territoire".

Interrogé sur le contrat signé dans le cadre de ce tournage, l'écrivain l'a qualifié "d'ignoble", considérant "absurde" de l'avoir signé. "Mais ce qui réduit partiellement ma bêtise, c'est que je n'avais pas du tout l'intention de tourner des plans pornographiques", affirme-t-il, disant n'avoir alors pas vu une clause permettant "d'utiliser les deux heures de tournage effectuées à Paris".

Visionnage autorisé

L'écrivain tente depuis des mois de faire interdire les images tournées à la fin 2022 par le cinéaste néerlandais, affirmant avoir été piégé alors qu'il voulait ne pas être reconnaissable. La justice française, s'estimant incompétente, avait débouté l'écrivain en février de sa demande de faire interdire le film.

La justice néerlandaise a, elle aussi, rejeté cette demande, mais elle a autorisé Michel Houellebecq en appel à visionner le film "Kirac 27" avant sa diffusion.

Les juges ont estimé justifiées les craintes de l'écrivain que le cinéaste néerlandais ne respecte pas une partie de l'accord définissant "un jeu entre réel et fiction", selon lequel le film doit créer l'illusion de scènes érotiques avec un sosie.

Si Michel Houellebecq émet des objections et que le cinéaste refuse d'ajuster le film, il pourra à nouveau saisir le tribunal.

Le romancier français, souvent en proie  aux polémiques, va publier le 24 mai un récit de ses déboires avec le cinéaste néerlandais, selon les éditions Flammarion.

>> Peut-on encore lire Houellebecq? Les explications dans Médialogues de Raphaël Baroni, auteur de "Lire Houellebecq. Essais de critique polyphonique" :

Keystone - ©Ennio Leanza

agences/lan