Avec "La promesse d’une île", Sophie Tal Men célèbre les vertus de la solidarité
La promesse d’une île, c’est celle de l’île de Groix, en Bretagne. Un lieu où personne n’arrive vraiment par hasard. C’est ici qu’Alexis, un urgentiste brisé par plusieurs missions humanitaires, va poser ses valises. Le jeune homme reprend le cabinet médical de Yann, le médecin de l’île, qui doit se faire opérer de la hanche sur le continent s’il veut continuer de pratiquer.
Sur place, Alexis découvre le charme de cette île qui compte un peu plus de 2'000 habitants, dont certains hauts en couleur: Jo l’excentrique et son chien Prozac, la mystérieuse Olivia, sans oublier la petite Rose.
La Bretagne pour décor
Si la romancière française a choisi l’île de Groix pour son intrigue, ce n’est pas un hasard. L’autrice l’a découverte lors d’un stage de voile et le coup de foudre a été immédiat. "J’aime la singularité et les paysages de cette île, c’est mon petit paradis, mon caillou", confie-t-elle à la RTS.
On retrouve cet amour pour Groix dans "La promesse d’une île", entre la plage de Poulziorec et sa palette de bleus, la petite chapelle de Quelhuit ou encore la fameuse "heure dorée", cet instant magique où l’eau se couvre de paillettes et de reflets orangés sous l’effet des rayons du soleil.
Un papa inspirant
Le ton est donné dès l’épigraphe de son roman, c’est le père de Sophie Tal Men lui-même qui lui a soufflé cette histoire. Ce médecin de famille, âgé de 70 ans, lui a inspiré le personnage de Yann, le généraliste local, tellement dévoué à ses patients qu’il s’oublie lui-même.
N’était-ce pas ce qui le gênait le plus dans l’histoire? Le fait qu’on puisse se passer de lui, du jour au lendemain? Que personne ne soit indispensable dans la vie?
Yann a beau être un Breton taiseux, cela ne l’empêche pas d’avoir un certain humour. Notamment lorsqu’il fait croire aux habitants de l’île qu’Alexis, son remplaçant, est un spécialiste des mycoses et de la constipation. Des traits de caractère inspirés par le père de Sophie Tal Men. "Mon papa a des côtés loufoques et blagueurs, il sait mettre les gens à l’aise. Pour la petite histoire, il collectionne les affiches du Guide du Routard, et il les met dans son cabinet médical pour faire croire qu’il est conseillé par le Guide du Routard. Et ceci juste pour rigoler."
Une famille de papier
Les personnages de Sophie Tal Men reviennent d’un roman à l’autre. A l’instar de Jo, l’assistant excentrique de Yann. Ce personnage décalé, mais très touchant, blagueur et dépressif à la fois, était déjà présent dans "Les yeux couleurs de pluie". Les lectrices et les lecteurs le retrouvent donc avec plaisir dans "La promesse d’une île", même si son parcours tient plus d’une descente aux enfers que d’une reconstruction.
A ce propos, Sophie Tal Men précise que ses romans ne sont pas seulement des histoires "feel-good". Certains thèmes plus durs comme la maladie, l’alcoolisme et la solitude sont également abordés.
Ce que je veux, c’est parler aux gens, les faire vibrer, leur apporter des clés sur un mode de vie. Quelle est notre juste place? Comment être bien dans ses baskets? Savoir où on va... J’aime bien que le lecteur puisse en tirer des leçons de vie.
Et ses lecteurs et lectrices le lui rendent bien. Les retours pleuvent dans sa boîte aux lettres, sur les réseaux sociaux, ou lors des séances de dédicace. Ils lui confient leur attachement aux personnages, une véritable "famille de papier", selon eux, qu’ils se plaisent à retrouver au fur et à mesure des romans de Sophie Tal Men.
Sarah Clément/aq
Sophie Tal Men, "La promesse d’une île", éditions Albin Michel
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