L'écrivain français Christian Bobin est décédé à l'âge de 71 ans

L'auteur, qui ne se souciait guère de sa réputation, publiait avec régularité, des textes courts en prose. Certains ont dépassé 100'000 exemplaires, comme "Le très-bas", sur Saint François d'Assise, en 1992. D'autres sont restés confidentiels.

Cet automne, il avait publié un roman aux éditions Gallimard, "Le muguet rouge", et une anthologie d'"oeuvres choisies" dans la collection Quarto, "Les différentes régions du ciel". Christian Bobin a tenu pendant dix ans, entre 2006 et 2016, une chronique sur Espace 2 dans l'émission "Initiales".

Récemment encore, à propos du "Muguet rouge", il avait raconté à la RTS la longue mise en œuvre de ce court roman d'une huitantaine de pages qui s'ouvre et se referme sur deux transcriptions de rêves, et était revenu sur son souci de la forme.

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Frédéric Beigbeder, journaliste et critique français, avait lancé en 1995: "Bobin est, de loin, l'écrivain le plus célèbre du Creusot", sa ville natale dans le centre-est de la France, à laquelle il était resté attaché.

Un art pointilliste, tourné vers la nature et le ciel

"Je suis né dans un berceau d'acier", confiait à l'AFP cet automne ce fils d'un professeur en dessin industriel, alors que Le Creusot avait abrité les usines sidérurgiques Schneider au XIXe siècle. Mais, chez lui, pas de roman de l'industrie, de réalisme social, de lutte des classes, au contraire: un art pointilliste, tourné vers la nature et le ciel.

"J'ai préféré aller vers ce qui semble ignorer le passage du temps: les fleurs, l'amour dans sa première timidité, l'attente, la beauté d'un visage, le silence, la longue durée... Toutes ces choses que la vie moderne petit à petit commençait à nous enlever, à nous voler", concluait-il.

afp/olhor