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Comment l'alpinisme a fait son entrée au patrimoine immatériel de l'Unesco

Deux alpinistes dans la région du Petit Flambeau dans le massif du Mont-Blanc. [Hemis/AFP - Jean-François Hagenmuller]
L'alpinisme au patrimoine immatériel de l'UNESCO / Altitudes / 56 min. / le 19 janvier 2020
En décembre dernier, l’alpinisme a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. L’universitaire genevois Bernard Debarbieux a consacré un livre à cette reconnaissance ultime.

Qu’ont en commun la gestion des avalanches, la construction des murs en pierres sèches, la Fête des Vignerons de Vevey, le Carnaval de Bâle et l’alpinisme? Ils sont tous élevés au rang de tradition vivante au patrimoine immatériel de l’Unesco, l’alpinisme étant le dernier arrivé, puisqu’inscrit depuis le mois de décembre 2019.

L’ "action de gravir les montagnes" dont on peut situer l’origine au XIVe siècle avec Pétrarque au Mont Ventoux, ou plus probablement avec Balmat et Paccard au sommet du Mont-Blanc en 1786, est-elle désormais un art, au risque de le muséifier? Comment le processus de cette inscription transfrontalière (France, Italie, Suisse) a-t-il abouti, après de longues années de tergiversations?

Deux candidatures parallèles

Bernard Debarbieux. [DR]
Bernard Debarbieux. [DR]

Le professeur Bernard Debarbieux, de l’Université de Genève, spécialiste de nos liens avec la montagne, réels ou imaginaires, répond à toutes ces questions dans un ouvrage paru récemment aux Editions Guérin/Paulsen, "L'Unesco au Mont-Blanc".

Il a suivi le dossier depuis les premières discussions il y a près de vingt ans et nous raconte une double histoire qui est en réalité celle de deux candidatures parallèles, celle de l’alpinisme et celle du Massif du Mont-Blanc, émanant de quelques groupes écologistes.

Seule la première a donc franchi la rampe, pour l’instant, mais sachant, comme le dit le professeur Debarbieux, que "le caractère patrimonial d’une chose ne réside pas tant dans la chose elle-même que dans les significations qu’on lui associe", nous pouvons imaginer que l’inscription du Mont-Blanc au patrimoine immatériel serait un magnifique message de protection de l’environnement, correspondant plus que jamais à l’esprit du temps.

Simon Matthey-Doret/aq

Bernard Debarbieux, "L'Unesco au Mont-Blanc", Ed. Guérin/Paulsen

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