Publié

"Reverie", série de science-fiction décevante

La loi des séries - Reverie. [RTS]
La loi des séries - Reverie / Réveil à 3 / 1 min. / le 5 juin 2018
La série d'été "Reverie" vient de démarrer sur NBC. Elle devait initialement être diffusée à la rentrée d'octobre, pour la saison 2017-2018, mais ce drame de 45 minutes a finalement été relégué en basse saison.

Même si la saison estivale réserve parfois de bonnes surprises en matière de séries – c'est le cas de "Preacher" ou "Glow" qui reprennent bientôt – il n'est pas bon signe que "Reverie" soit programmé pour l'été. Il y avait pourtant de l'espoir: Steven Spielberg à la production et le réalisateur espagnol Jaume Collet-Serra à la réalisation – uniquement pour le pilot. Quant au pitch, il semblait plutôt prometteur.

"Reverie" suit Maria Kint, belle quadragénaire qui semble avoir quelques faiblesses. Autrefois négociatrice en prises d'otages, elle a quitté la police lorsqu'un drame personnel a chamboulé sa vie. Elle est aujourd'hui professeur en communication à la fac, et c'est à l'issue d'un de ses cours que son ancien chef débarque. Il travaille désormais pour une société privée, Onira-Tech, qui développe des simulateurs de réalité virtuelle. Grâce à un implant, le programme permet de recréer les souvenirs d'une personne afin qu'elle puisse, par exemple, revivre ses meilleurs moments avec l'être aimé décédé.

Le problème? Certains utilisateurs sont devenus accros et refusent de sortir du système. L'ancien chef de Maria Kint lui demande donc d'entrer dans le "trip" de ces personnes et de négocier leur retour dans le monde réel en réussissant à les convaincre que la vraie vie peut aussi être belle.

Une série qui manque d'audace

L'idée de base de la série n'est pas dénuée d'intérêt. Mais la série prend une forme classique de procedural, c'est-à-dire que l'on suit une affaire par épisode. A la manière du "Mentalist". Et comme il faut clore l'enquête en 45 minutes, la durée d'un épisode, l'intrigue ne s'avère pas très palpitante.

Dans le 1er épisode, un homme reste bloqué dans un souvenir en compagnie de son épouse.  Elle est morte dans un accident de voiture alors qu'il conduisait et il se sent coupable. La négociatrice va le convaincre que ce n'est pas sa faute, et tout va rentrer à la fin de l'épisode. Loin d'être palpitante, la trame tombe carrément dans l'excès de bons sentiments.

L'anti "Black Mirror"

"Reverie", c'est un peu l'anti "Black Mirror". Ici, la technologie n'est qu'une toile de fond pour raconter les mêmes histoires avec les mêmes personnages vus maintes et maintes fois. Il n'y a pas de réelles réflexions sur notre rapport à la technologie. Ce n'est, ni plus ni moins, qu'une série policière de plus avec un prétexte "science-fiction", qui n'a malheureusement pas assez de budget pour assurer ses effets spéciaux.

Au final, on se retrouve avec une fiction lisse, pleine de bons sentiments, qui ne prend aucun risque.

Crystel di Marzo/ld

Publié