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"L'Amant double", un Ozon pseudo-sulfureux en compétition à Cannes

"L’amant double" de François Ozon. [AFP - Mandarin films]
Critique de "L’amant double" de François Ozon, en lice pour la Palme d’or à Cannes / Le Journal du matin / 2 min. / le 26 mai 2017
"L'Amant double" de François Ozon, dernier des quatre films français en lice pour la Palme d'or, était projeté jeudi soir à Cannes. Il plonge dans les méandres de l'inconscient d'une jeune femme amoureuse de son psychanalyste.

C'est ce qui s'appelle une muse. François Ozon avait révélé la sublime Marine Vacth dans "Jeune et jolie", où elle jouait les prostituées mystérieuses. Il la retrouve ici, mais lui fabrique un look androgyne, lui coupe les cheveux, la rend plus bavarde et mal dans sa peau.

La jeune fille consulte et tombe amoureuse de son psychanalyste, interprété par Jérémie Rénier, qui le lui rend bien. Ils s'installent ensemble et elle va mieux, mais elle se met à douter de l'identité de son compagnon, dont elle ne sait rien.

Un parfum de scandale

François Ozon aime se renouveler à chaque film, après "Frantz", mélodrame en noir et blanc, il s'essaie avec "L'Amant double" au thriller fantastique et mental, qui puise allègrement ses idées de double malsain et de jeux de miroirs chez David Cronenberg, Orson Welles ou Hitchcock.

Mais le scénario s’enferre dans des rebondissements toujours plus invraisemblables et sert une vision de la psychanalyse moins précise qu'une page Wikipédia. François Ozon nimbe son film d'un parfum de scandale.

Il fait subir à son actrice tous les fantasmes possibles, avec un côté porno chic langoureux qui donne plus envie de pouffer de rire que de s'offusquer. Dans le fond, le film s'inscrit parfaitement dans cette compétition cannoise faite de films froids, bien peu généreux avec leurs personnages.

Raphaële Bouchet/ld

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"L'Amant double" de François Ozon, en salle dès le 31 mai.

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