Sur la piste de "La Panthère rose"

Grand Format

AFP

Introduction

Premier volet d’une saga qui en comptera neuf, "La Panthère rose", comédie policière de Blake Edwards, marquera à jamais l'histoire du cinéma. Retour sur un chef d'oeuvre.

Pinky, la panthère rose

Sorti en 1963, le film met en scène Peter Sellers en inspecteur Clouseau, véritable catastrophe ambulante aux prises avec un voleur de bijoux, une femme volage, une princesse indienne, et surtout un diamant de grand prix, le plus grand du monde, la panthère rose.

Le film lance un personnage d'inspecteur burlesque et stupide, mais surtout le personnage de son générique, une jolie panthère rose, qui deviendra une référence absolue.

Pinky, la panthère rose, se décline sur le thème musical d'Henri Mancini, dans plus de 150 films d'animations sans compter tous les produits dérivés.

Peter Sellers dans "Le retour de la Panthère rose", 1975. [AFP]
Peter Sellers dans "Le retour de la Panthère rose", 1975. [AFP]

Synopsis

Une princesse indienne (Claudia Cardinale), dont la famille est évincée du pouvoir par une révolution de palais, est en possession d'un bijou d'une valeur exceptionnelle que les insurgés revendiquent comme un bien du peuple.

Ce bijou s'orne du plus grand diamant du monde: la Panthère rose. Il suscite, évidemment, la convoitise de tous et principalement d'un Arsène Lupin de grande classe. Voleur insaisissable, il est surnommé "le Fantôme" alias Sir Charles Lytton (David Niven), noble anglais, jet-setteur connu de tout le gotha.

"La Panthère rose", 1964. [AFP]
"La Panthère rose", 1964. [AFP]

Aux trousses du Fantôme, un policier français, Jacques Clouseau (Peter Sellers) . C'est un inspecteur maladroit et imbu de lui-même. Il ne sait pas pénétrer dans un endroit sans se casser la figure, s'approcher d'un mur sans se fracasser le nez, ouvrir une porte sans que la poignée ne lui reste dans la main. Il traque le Fantôme depuis des années, sans succès.

Clouseau est marié avec Simone (Capucine), une femme ravissante, qui le trompe allégrement avec Sir Charles, fournissant au voleur tous les indices et stratégies qu'élabore son mari pour attraper le Fantôme.

Vous rajoutez encore à tout ça le neveu de Sir Charles, Georges (Robert Wagner), qui, las des études inutiles aux Etats-Unis, décide de rejoindre son oncle en Europe.

Et tout ce joli monde va se retrouver à Cortina d'Ampezzo en Italie où Clouseau est mandaté par les assureurs du bijou, la Lloyd, pour veiller sur la princesse et sur son diamant.

Et l'imbroglio vaudevillesque peut commencer sur les pistes de ski et se terminer à faire la fête dans les chalets, puis à Rome, au cours d’un bal costumé improbable. Ils y sont tous: la princesse, Sir Charles, Clouseau et sa femme et divers personnages farfelus.

L'affiche du film "La Panthère rose" (1963). [AFP]
L'affiche du film "La Panthère rose" (1963). [AFP]

Blake Edwards, le réalisateur

Le premier long métrage de Blake Edwards sort en 1955, mais c’est "Opération Jupons", avec Tony Curtis et Cary Grant qui est vraiment son premier film à grand budget et fait de lui un réalisateur remarqué. Suivent "Breakfast at Tiffany’s", "Diamants sur canapé" et toutes les Panthères roses.

Blake Edwards est connu pour ses accès de colère qui terrorisent beaucoup de monde. Certains de ses films les plus célèbres, comme "The Party" sont une dénonciation en règle du système hollywoodien, où, pour lui, dépravation et cynisme font bon ménage. Marié à l’actrice Julie Andrews, l'inoubliable Mary Poppins, Blake Edwards fera des films de comédie jusqu'en 1995. En 2004, il reçoit un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

Blake Edwards et sa femme Julie Andrews sur le tournage de "La Malédiction de la Panthère rose" en 1975 à Nice. [AFP - Ralph Gatti]
Blake Edwards et sa femme Julie Andrews sur le tournage de "La Malédiction de la Panthère rose" en 1975 à Nice. [AFP - Ralph Gatti]

Peter Sellers

Peter Sellers fait exploser son talent à la radio à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le délire verbal, prélude au nonsense des Monty Python, fait le buzz sur les ondes. Puis Sellers se lance dans une carrière cinématographique et tourne notamment dans "Lolita" et "Docteur Folamour" avec Stanley Kubrick.

Peter Sellers dans "Le retour de la Panthère rose". [AFP]
Peter Sellers dans "Le retour de la Panthère rose". [AFP]

Avant de tourner "Dr Folamour" pour Stanley Kubrick, Peter Sellers est approché par Blake Edwards, le réalisateur américain de comédie le plus en vue du moment. Il veut lui confier le rôle de l'inspecteur maladroit dans son prochain film, l'inspecteur Jacques Clouseau.

Peter Sellers va tellement donner corps au personnage de l'inspecteur Clouseau, que Blake Edwards n'aura d'autres choix que de donner plusieurs suites à son film. Peter Sellers devient célèbre dans le monde entier.

La panthère rose

La Panthère rose, Pinky, personnage de fiction créé par Friz Freleng, va rencontrer un grand succès. Elle apparaît pour la première fois en 1963 dans les génériques de début et de fin du film de Blake Edwards.

Indissociable de la célèbre musique d'Henry Mancini, "The Pink Panther Theme" va finir par rythmer chaque épisode. Le succès du générique est tel que les producteurs décident de faire du personnage le protagoniste d'une série de courts métrages.

 Il y en aura plus de 300, produits pour le cinéma puis pour la télévision.

Robert Wagner aux côtés de la Panthère rose. [AFP - Paul Hawthorne]
Robert Wagner aux côtés de la Panthère rose en 2004 à New York. [AFP - Paul Hawthorne]

>> Écouter l'émission "Travelling" du 19 mars 2017 :

Claudia Cardinale et Peter Sellers dans "La panthère rose" de 1964 par Blake Edwards.
Mirisch G E Productions / Collection Christophel
AFP [AFP - Mirisch G E Productions / Collection Christophel]AFP - Mirisch G E Productions / Collection Christophel
Travelling - Publié le 19 mars 2017

Crédits

Une proposition de Catherine Fattebert pour "Travelling" du 19 mars 2017

Sources: Lewis, Roger, "The Life and Death of Peter Sellers", 1994
Cahiers du cinéma, no 1667167 mai-juin 1965
Edwards, Serendipity, propos recueillis par Bill Krohn et Jean-Marc Lalanne, Cahiers du cinéma, avril 2003

Réalisation web: Melissa Härtel et Lara Donnet