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"Le Parrain", le roi des films de gangsters

NE PAS UTILISER CETTE IMAGE - PAS DE DROITS [Silver Screen Collection/Hulton Archive/Getty Images]
Marlon Brando dans "Le Parrain" de Francis Ford Coppola - [Silver Screen Collection/Hulton Archive/Getty Images]
45 ans après sa première projection, "Le Parrain" est considéré aujourd’hui encore comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma. Retour sur un chef d'oeuvre.

45 ans sont passés depuis la première projection du film "Le Parrain"dans les salles de cinéma, un film qui a relancé la carrière de Marlon Brando et rendu célèbres le metteur en scèneFrancis Ford Coppola et l’acteur Al Pacino.

Un tournage marqué par des disputes et des problème, mais qui est considéré comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma.

1945. Il fait sombre dans la pièce. Un homme en costume est assis devant une lourde table en bois, avec une rose rouge à la boutonnière et un chat qui joue sur ses genoux. Cet homme, c’est Vito Corleone, l’un des parrains les plus influents de la mafia new-yorkaise.

Marlon Brando dans le film "Le Parrain" de Francis Ford Coppola [Getty Images - Silver Screen Collection]

C’est le mariage de sa fille et il reçoit dans son bureau des personnes qui viennent solliciter son aide. Comme il le dit lui-même: "Un Sicilien ne peut refuser son aide à personne le jour du mariage de sa fille."

Dans le jardin, la fête bat son plein. C’est une grande fête familiale à l’italienne. De nombreux membres de la famille, amis et subordonnés sont venus. Son plus jeune fils Michael, qui mène une vie respectable loin des "affaires de la famille", est également présent. A son bras: son amie américaine qui ne sait encore rien du clan des Corleone.

C’est le célèbre début de cette première version de 1972 qui dure trois heures. Au coeur de l’intrigue de cette chronique familiale: le fils prodigue qui retourne vivre dans sa famille et finit par devenir un parrain sans scrupules.

La naissance mouvementée d'un film

Le film est né dans des conditions dignes d’un film d’action. Dès le début, le chemin était semé de nombreuses embûches. Il a d’abord fallu engager un réalisateur puisque Francis Ford Coppola n’a pas été le premier choix de la Paramount Pictures.

Avant même le début du tournage, Coppola a failli être licencié à de nombreuses reprises car il était rarement d’accord avec la société de production. Ainsi, il voulait imposer Marlon Brando pour incarner le personnage principal. Au début des années 70, certains de ses films avaient été des échecs et il passait pour un metteur en scène capricieux avec lequel personne ne voulait travailler.

Cependant, Coppola s’enferrait dans le choix de Brando pour incarner le personnage de Michael Corleone. Le rôle fut confié au jeune Al Pacino, malgré la préférence des studios de production pour un acteur avec une plus grande renommée.

Négociations avec la pègre new-yorkaise

En plus des âpres négociations avec les studios et les producteurs, il dut également affronter l’opposition de la véritable mafia new-yorkaise. Dès le début du projet, celle-ci s’opposa de différentes manières à la production, car elle ne voulait pas faire l’objet d’un film.

Elle essaya même d’empêcher la sortie du film en faisant appel à l’association de défense des droits civiques "The Italian-American Civil Rights League". Son argument: le film risquait de stigmatiser les Italo-Américains. Au final, les producteurs ont du accepter, malgré eux, certains compromis. Ainsi, les mots "mafia" et "Cosa nostra" n’apparaissent à aucun moment dans le film.

Histoire d’un succès

A l’époque, personne n’a pressenti l’immense succès de ce film. Les critiques de cinéma et les cinéphiles attendaient sa sortie avec enthousiasme. C’était l’un des premiers films de gangsters à mettre non seulement en scène ces criminels, mais également leur vie familiale et leur code d’honneur.

Le public pouvait s’identifier à travers les thèmes du film: la soif de réussir, la réalisation du rêve américain, l’intégration des immigrés dans la société. Le film est également devenu mythique en raison de son accueil favorable parmi les gangsters américains qui ont ensuite commencé à adopter le comportement des ceux du film.

Le film a été nominé onze fois aux Oscars et en a reçu trois, dont l’Oscar du meilleur film. Deux ans plus tard, la suite du film (Le Parrain 2) se vit récompensée de la même manière.

Carmin et Francis Ford Coppola en 1975, lors de la cérémonie des Oscars. [Rolls Press/Popperfoto/Getty Images - Rolls Press/Popperfoto]

"Le Parrain", 45 ans après

45 ans sont passés depuis la première projection du film. Les spécialistes et les fans le considèrent comme un monument du cinéma, mais les jeunes générations trouvent au contraire qu’il est trop long et qu’il manque de rythme.

Pourtant, "Le Parrain" est en haut de presque tous les box-offices. Certaines répliques sont devenues cultes et Marlon Brando est un inoubliable grâce à ce rôle mythique.

Rebecca Jiménez/mcc

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